En effet, les infidèles pensaient naïvement qu'ils avaient remporté une grande victoire du fait qu'ils avaient eu – à un moment durant cette bataille d'Ohod – un certain avantage après avoir surpris les troupes musulmanes de l'arrière-garde grâce à une ruse de Khalid ibn Walid. Revenus vers leur point de départ – La Mecque – en chantonnant et en criant victoire à qui voulait bien les entendre, ils savourèrent ce pseudo succès durant des mois, en attendant des circonstances propices pour – croyaient-ils naïvement – étouffer dans l'œuf la propagation de la nouvelle et dernière religion monothéiste. Deux années après Ohod C'est ainsi que mis en confiance exagérée, orgueilleux et pleins de suffisance, les infidèles, ennemis d'Allah retournèrent à leurs occupations habituelles et à leurs activités commerciales ancestrales tout en songeant à préparer une dernière offensive pour se débarrasser de leurs ennemis, les compagnons du Prophète Mohamed (QSSSL), qui avait solidement cimenté la fraternité et les liens entre les habitants de Médine (les Ançars) et les réfugiés de sa ville natale, La Mecque (appelés les Mouhadjirounes). Bien sûr, les Qoraïchites s'évertuèrent à resserrer leurs rangs et ameuter les tribus de la Péninsule arabique comme les Ghatafan, les Soulaym, les Mourra, les Waïl, et les Fezara, en essayant de les amener à rejoindre leurs rangs dans une sorte de «sainte alliance» contre l'Islam. Ils profitaient dans cette lugubre entreprise de l'ignorance total de ces frustes tribus nomades – solidement accrochées à leurs croyances païennes et à leurs us et coutumes pour le moins archaïques – et en parallèle, les Mecquois jouaient de leur prestige que leur conféraient la garde de la Kâaba et la tâche de l'alimentation en eau des pèlerins qui affluaient vers La Mecque. Donc, de grands efforts étaient entrepris par eux, dans une sorte de propagande et de contre-information contre les musulmans cantonnés à Médine, distillant des contre-vérités et des mensonges sur le compte des compagnons de l'Envoyé d'Allah. Leur but était clair et ils ne s'en cachaient nullement : obtenir l'alliance inconditionnelle de la plus grande partie des nomades – fût-il contre monnaies sonnantes et trébuchantes – l'essentiel étant de faire disparaître toutes traces de la religion musulmane pour que les choses reviennent à leur état initial et sauvegarder l'ordre établi dans la Péninsule depuis des siècles. Des alliés inattendus Un nouveau élément vint encourager convaincre les polythéistes mecquois, quoique non surprenant en vérité, est l'entrée en scène des juifs de Médine représentés par les hommes de leurs tribus qui y vivaient dans l'enceinte de la ville ou des les environs immédiats. Citons-en les principales et qui se nommaient les Banou Qoraïdha, les Banou Nadhir, principalement. Un jour, une délégation de la tribu juive des Banou Nadhir partit vers La Mecque et se rendit chez l'un des plus célèbres chefs locaux, Abou Souffian, pour lui soumettre un plan diabolique. Ce dernier consistait à nouer une alliance entre les deux parties – c'est-à-dire les infidèles mecquois et les juifs médinois – contre les musulmans, profitant du fait qu'eux – les juifs en l'occurrence – vivaient à Médine, et représentaient, ainsi, une force sur laquelle on pouvait – et devait – compter pour surprendre et prendre entre deux feux l'ennemi commun : les compagnons du Prophète Mohamed (QSSSL). Cette proposition – comme on pouvait s y'attendre – réjouit les Qoraïchites et leur donna davantage d'assurance et une confiance démesurée ayant acquis – comme indiqué dans les lignes précédentes l'apport de beaucoup de Bédouins d'Arabie. Les préparatifs mecquois et la réaction médinoise Cela dit, on se prépara sérieusement à la guerre, du côté des infidèles et de leurs alliés dans tous les aspects : humains, logistiques, militaires et psychologiques. Une puissante armée fut mise en place comprenant dix milles hommes de différentes tribus parmi lesquels se trouvaient 4 000 Mecquois. Comme à leurs habitudes, ils se firent accompagner par des femmes pour galvaniser le courage des troupes au moment om leurs amis juifs en faisaient de même – mais néanmoins de façon sournoise – pour asséner – pensaient-ils – le coup fatal à la société islamique qui se mettait lentement mais sûrement en place à Médine. De son côté, l'Envoyé d'Allah (QSSSL) était tenu au courant de ces préparatifs ennemis et avait en possession beaucoup de détails au sujet des adversaires de l'Islam. Comme à son habitude, il consulta ses compagnons sur la conduite à tenir. Les uns suggèrent d'attendre l'ennemi devant les murs de la ville alors que d'autres pensaient qu'il fallait les contrer à l'extérieur tout en creusant un grand fossé défensif tout autour pour empêcher les assaillants d'investir les maisons. On choisit cet avis et le fossé fut construit en quelques semaines en attendant l'arrivée de l'ennemi que pourraient contrer environs 3 000 combattants musulmans prêts à défendre leur foi, leur Prophète (QSSSL), leurs familles et leurs biens. Mais il y avait également parmi eux des hypocrites et des réticents qui doutaient encore. Le siège ou «bataille du Fossé» Cette bataille est appelée «Ghazwatou Al-Khandaq» aussi «Ghazwatou Al-Ahzab» car beaucoup de tribus bédouines y prirent part. L'armée qoraïchite installa ses camps sur un plateau non loin du lieu où se déroula la bataille d'Ohod, essayant de dominer Médine défendue de trois côtés, mais le quatrième l'était aussi grâce au fossé construit au nord après plusieurs semaines de dur labeur dans lequel l'Apôtre de Dieu (QSSSL) mit la main. Les musulmans devaient lutter sur deux fronts, à l'intérieur de Médine contre les juifs et à l'extérieur contre les Qoraïchites et leurs alliés et la situation devenait ardue durant les trois semaines de siège. Mais le fossé, les fortifications, les intempéries et les vents glacés amenèrent les assiégeants à lever le camp. De plus, ils étaient en désaccord entre eux sur les buts comme sur les intérêts divergents comme sur leurs motivations. Leur alliance était vraiment fragile et ne pouvait résister longtemps, ce à quoi des mésententes eurent lieu rapidement entre eux. Des musulmans qui cachaient leur foi entreprirent ingénieusement à semer la discorde et le doute entre les coalisés et à séparer les différents clans. Beaucoup de bêtes moururent et on se découragea du côté d'Abou Souffian qui fut le premier à quitter les lieux, bientôt suivi des autres éléments qui s'empressèrent aussi de regagner leurs territoires. Résultat : aucun infidèle ne se trouvait sur le théâtre du siège le lendemain et les jours suivants. Alors, le Prophète (QSSSL) et ses troupes rentrèrent à Médine qui échappa à ce siège manqué et plein d'enseignements. La communauté musulmane se fortifia, devint plus confiante, plus nombreuse aussi. L'Islam se propagea davantage et rallia de plus en plus d'adeptes pour se répandre dans la Péninsule arabique quelques années plus tard après la conquête de La Mecque qui consacra la force de l'Islam…