Les représentants du personnel de cinq unités de production qui relèvent de l'Office national de commercialisation des produits vitivinicoles (ONCV) se sont regroupés, mardi dernier, à la direction générale, à Alger, pour protester contre la non-application de la plateforme de revendications et la situation économique de l'entreprise. Après 17 jours de grève, les travailleurs ont investi le siège de la direction générale, tout en refusant de rencontrer le président du groupe de l'ONCV et le DG. Ils ont exigé la présence de responsables du ministère de l'Agriculture. Cette protestation trouve son origine, selon Mouloud Benouhlima, secrétaire général du syndicat, dans la correspondance adressée par le DG aux chefs des unités dans laquelle il leur demande de prendre des sanctions à l'encontre des grévistes. « Nous menons une grève légale depuis 17 jours mais aucun des responsables de la DG n'a daigné nous recevoir », a répliqué le syndicaliste à l'officier de police qui venait d'inviter les représentants des travailleurs à rencontrer les responsables de la DG. Sur le plan social, les travailleurs dénoncent la convention collective de l'entreprise et appellent à l'installation de la commission paritaire de négociations, l'attribution de la prime annuelle d'encouragement et l'élaboration d'un plan de gestion de carrière. Quant à M. Benmiloud, DG de l'Office, et Tayeb Hattou, P-DG du groupe ONCV, ils estiment que les syndicalistes ont refusé de les rencontrer parce qu'ils n'ont rien à revendiquer. « On a touché à des intérêts, alors ils commencent à faire du bruit. Le devenir de l'entreprise est leur dernier souci, ce qui les intéresse, c'est d'avoir des privilèges. Tout ça, c'est fini. L'entreprise ne payera plus les factures faramineuses de téléphone et d'hôtel de certains responsables et syndicalistes », affirme le P-DG qui exhibe une facture de plus de 30 millions de centimes établie par l'hôtel Royal d'Oran pour les séjours d'un syndicaliste. Au sujet de la prime d'encouragement, M. Hattou affirme que l'entreprise n'est plus en mesure de l'assurer « pour la simple raison qu'elle est déficitaire ». Pour ce qui est de la convention de branche du secteur Agro signée par la SGP, le P-DG précise que l'entreprise ne fait qu'exécuter cet accord qu'« elle ne peut négocier ». M. Hattou défend l'équipe dirigeante en expliquant que celle-ci a été installée en novembre 2012. « Elle n'a rien à voir avec la gestion antérieure de l'entreprise. » Et de s'interroger : « Où étaient ces syndicalistes lorsque l'entreprise aller droit vers la faillite ? »