Il n'y a pas si longtemps que le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait sommé les chefs d'entreprises publiques à être plus performantes en cessant de cumuler les déficits. A l'Office national de commercialisation des produits vitivinicoles, il semblerait que certains réaménagements de la gestion de l'entreprise ne plaisent guère à des employés peu ou pas du tout enclins à accepter des réformes dont le but est l'amélioration des performances économiques. Le directeur général de cette entreprise, créée en 1968, et qui depuis, a évolué en société par actions à partir de 1990, vient d'être la cible d'attaques par voie de presse par des éléments malveillants qui espèreraient voir perdurer la gabegie, à laquelle ils se sont habitués pour exaucer selon toute vraisemblance des intérêts particuliers au détriment des règles de transparence et de gestion parfois des plus élémentaires. M. Benmiloud Miloud, ingénieur et ancien cadre supérieur dans cette même société depuis une vingtaine d'années, a été nommé directeur général en novembre 2012. Ce qui aurait pu constituer un acquit de poids pour la pérennité de l'ONCV, un atout certain pour l'amplification des bons résultats sur le plan commercial, de la productivité et de la production avec la désignation d'un cadre supérieur connaissant très bien les engrenages de fonctionnement et de dysfonctionnement de son trust, déplait malheureusement à des employés agissant dans les ombrages de l'anonymat pour remettre en cause la nouvelle stratégie commerciale de M. Benmiloud Miloud qui n'en scandalise certains affiche, chiffres à l'appui, des évolutions positives en termes de recettes et de bénéfices. Ces améliorations ne sont évidemment pas les fruits du hasard, mais le résultat de réajustements structurels pris en concordance avec les membres du Conseil d'administration et des partenaires sociaux. Si certaines revendications voulant stimuler la contestation interne s'appuient sur la revalorisation des primes d'encouragement, il n'en est pas de même pour ce qui a trait à des pratiques contre-productives, surtout quand on sait que dans un passé récent pas moins de 2 bilans ont été rejetés, et que l'atmosphère au sein de la société reflétait un mécontentement général. La nouvelle stratégie commerciale de M. Benmiloud repose sur le pragmatisme économique et commercial dont le but est de réduire au maximum les coûts jusqu'à la livraison des produits aux clients. Estimant qu'il a des objectifs précis en matière de croissance relative aux produits commercialisés par l'ONCV, et un organe de gestion fait pour faire des performances, le nouveau DG n'arrive pas à trouver de réponse logique à des pratiques qui ont trop perduré et qui font perdre de l'argent à l'entreprise. Ainsi, des clients domiciliés à Béjaïa iraient jusqu'à Mascara s'approvisionner en marchandises en faisant supporter les frais de transport à l'ONCV, alors que le bon sens aurait voulu que les acheteurs fassent leurs emplettes à proximité du lieu où ils sont domiciliés, d'autant que le produit est identique à celui se trouvant à des centaines de kilomètres. «Si les acheteurs se déplaçaient à leurs frais, et par leurs propres moyens, personne ne trouverait peut-être à redire, seulement, il y a des gens qui trouvent dans les ventes à terme se pratiquant dans des unités de commercialisation, matière à faire gonfler les créances de l'entreprise et les crédits pour les clients, c'est pourquoi, nous avons instauré des conditions protégeant les intérêts de l'ONCV. C'est une condition de logique, de rentabilité, indépendamment du fait de réduire les frais de transport que supporte en pure perte l'entreprise», a conclu M. Benmiloud. S'agissant du chiffre d'affaires que réalise sur le marché national l'Office national de commercialisation des produits vitivinicoles, le DG nous indiquera que l'ONCV reste largement dominant sur le marché local par rapport aux producteurs et conditionneurs du secteur privé. La région de Mascara, connue pour ses crus de qualité et la richesse de ses arômes «reste une contrée de plantation qui est appelée à se développer». «Cette unité n'a pas à s'occuper que de la commercialisation. «La décision a été prise par le conseil d'administration, directeurs d'unités et représentants sociaux.» «La nouvelle réorganisation structurelle de l'entreprise ONCV commence à faire ressortir un chiffre d'affaires en constante évolution comme en témoignent les chiffres nouvellement réalisés, et «ceci prouve le bien-fondé des nouvelles procédures de gestion». Ferme et en même temps serein, le nouveau DG affirme mordicus qu'il est là «pour faire des bénéfices, augmenter le chiffre d'affaires, réduire les charges, estimant que ce sont là les conditions sine qua non pour envisager des augmentations de salaires, autrement, pour attribuer des primes liées à la rentabilité», ajoutant qu'il reste le seul comptable vis-à-vis du conseil d'administration, et du commissaire aux comptes.