Photo : Slimene S.A. Les dattes conditionnées destinées à la commercialisation durant le mois de Ramadhan sont chez les commerçants. «Il n'en reste que de petites quantités dans les unités de conditionnement», nous a indiqué hier le président de l'Association des conditionneurs et des exportateurs de dattes, Youcef Ghamri, qui encourage les conditionneurs à vendre la récolte de l'année passée pendant le mois de Ramadhan parce que juste après il y aura la récolte de la saison.«Celui qui ne vendra pas pendant le Ramadhan ne vendra pas après», estime notre interlocuteur qui affirme qu'il n'existe en Algérie qu'une quarantaine d'unités de conditionnement qui ont la capacité de stocker environ 45 mille tonnes de dattes alors que la production nationale est estimée à 500 mille tonnes constituée dans sa moitié de Deglet Nour. Un produit très demandé dans les marchés internationaux. «85% de nos exportations en dattes sont de la variété Deglet Nour», indique M. Gamri.Il a ajoute que l'exportation des dattes algériennes se fait en trois campagnes : la première se fait après la saison de cueillettes en automne et elle est essentiellement destinée aux Européens qui ont la tradition de voir ce fruit sec sur la table de Noël. Dans la deuxième campagne, il y a moins de demandes mais elle est longue dans sa durée qui s'étale jusqu'aux livraisons pour le mois de Ramadhan. La troisième campagne d'exportation débute au mois de juin pour les pays lointains comme la Malaisie et le Canada. Mais la grande quantité est acquise par des pays européens pour les considérations de distances et l'existence d'un nombre important de musulmans en Europe. «La quantité exportée lors de la dernière campagne est de 15 mille tonnes», fait savoir le président de l'Association des conditionneurs et des exportateurs de dattes. Dans cette même période, les habitants de quelques wilayas s'alimentent des variétés précoces de la région. À Ghardaïa, le «ghers» (pâte de dattes) est cédé entre 160 et 200 DA alors que les producteurs le vendent à 140 DA. C'est ce que nous a indiqué un producteur local, Ishak Ould Hadjou. Selon lui, mises à part les dattes de Ouargla vendues à 110 DA, il n'existe plus dans les marchés de Ghardaïa les variétés des wilayas de l'Extrême-Sud cédées durant les deux derniers mois à des prix élevés (300 et 400 DA) vu la précocité de production . «La variété ghers est très réputée chez nous. Mais elle ne peut être stockée au-delà de 3 ou 4 jours», fait savoir M. Ould Hadjou. À propos de la possibilité de sa commercialisation dans les wilayas du Nord où les prix sont très élevés, il conseille de la consommer dans les 24 heures. «Nous avons l'habitude d'alimenter nos familles qui habitent au Nord», affirme-t-il.