C'est sans doute l'un des procès les plus intenses et les plus attendus de ces vingt dernières années à Constantine. L'affaire des deux enfants Haroune et Ibrahim a ému tout le pays. Leur kidnapping puis la découverte de leurs corps sans vie ont provoqué colère et émeutes dans la ville. Hier, le verdict est tombé vers 17h. Comme requis par le président procureur de la République du tribunal de Constantine, sous le chef d'inculpations de kidnapping, viol, séquestration et meurtre, le jury a décidé de la peine capitale pour les deux accusés Oubir Hamza dit « Catastrophe ou Bégin », âgé de 21 ans, et Liamine Kouasmi dit Mamine, 37 ans, alors que le troisième complice, Bilal Zahaf, 27 ans, a écopé d'une peine de prison ferme de 10 ans, alors que le procureur a requis la perpétuité. Ce procès s'est ouvert tôt dans la matinée sous une forte présence policière. Des avocats ont été désignés d'office par le parquet. Près d'une trentaine de témoins, entre voisins, amis et familles des deux enfants assassinés, ont été entendus. A la barre, les trois mis en cause ont développé des versions contradictoires et se sont même échangés des accusations. Oubir, qu'on présente comme le cerveau de l'opération - du kidnapping jusqu'au meurtre - a d'abord nié son implication et la version des faits faite à la police et au juge d'instruction, puis il a ouvertement chargé son complice Mamine qui, selon lui, est derrière toute cette affaire. Ce dernier a par contre refusé de faire la moindre déclaration à ce sujet, se contentant de répéter qu'il est innocent. Après avoir écouté les témoins, Oubir Hamza et Liamine Kouasmi ont été condamnés à la peine de mort, comme souhaité par la famille des deux enfants. Quant au troisième complice, Bilal, il a été condamné à une peine de prison de 10 ans pour ne pas avoir indiqué à la police l'adresse de l'appartement des deux assassins.