Alors qu'il y avait moins de monde qu'on pouvait le prévoir, hier, aux abords du tribunal, le procès s'est tenu sous une forte surveillance policière. Les deux assassins de Brahim et de Haroun, Oubir Hamza (21 ans) et Liamine Kouasmi (38 ans) ont été condamnés par la cour criminelle de Constantine hier à la peine capitale. Quant à leur complice, dénommé Bilal Zahaf, il a écopé de 10 ans prison ferme. Tel est le verdict prononcé en fin d'après-midi d'hier par la cour criminelle. C'est l'un des procès les plus attendus à Constantine, qui s'est ouvert à la cour criminelle auprès du parquet de Constantine. Le parquet a choisi de se faire discret car, plutôt que de reporter l'affaire pour la prochaine année judiciaire, voire plus tard, on l'a programmée durant ce mois sacré. Du coup, il y avait moins de monde qu'on pouvait le prévoir, hier, aux abords du tribunal. Tout cela, nous-dit-on, a été calculé pour ne plus revivre les émeutes qui ont suivi l'arrestation des meurtriers en mars dernier. Le procès s'est, d'ailleurs, ouvert sous une forte surveillance policière. À 10h, une galerie d'avocats et de témoins prend place dans la salle d'audience, quelques minutes plus tard, les deux principaux accusés Oubir Hamza (Catastrophe) 21 ans et Liamine Kouasmi (Mamine) 38 ans ainsi que leur complice Bilal Zahaf 27 ans, entrent. Ils sont accusés d'avoir commis les meurtres de Haroun (10 ans) et Brahim (9 ans), un crime qui avait défrayé la chronique et ému la population constantinoise durant des jours. Le président de la cour, pressé sans doute d'en finir avec cette histoire pour soulager enfin les proches des deux enfants, demanda à Oubir Hamza de se présenter à la barre pour livrer sa version des faits. Très vite, celui, qui paraît n'être qu'un gamin, tente le tout pour le tout afin de se disculper. Il donnera une énième version des faits. Le juge, qui rappelle qu'il est poursuivi pour trois chefs d'inculpation, kidnapping, viol sur mineur et meurtre, lui répond : "C'est votre quatrième versions des faits." Mais cette fois-ci, Catastrophe dirige toutes les accusations contre son complice, Mamine, qui l'aurait obligé, selon lui, à le suivre dans le kidnapping, le viol puis le meurtre des enfants. Il rejettera par exemple toutes ses déclarations faites auparavant au juge d'instruction durant l'enquête, ajoutant qu'il n'a ni violé ni participé au meurtre des deux enfants. "Pourtant, la police scientifique a retrouvé votre sperme sur les deux corps et votre ceinture a servi à étrangler l'un des enfants. C'est vous également qui avez ramené deux grands sachets noirs pour emballer les corps et c'est vous qui avez tenté de dissimuler les corps des enfants", lui répond le juge. Pour se défendre, Oubir tentera à deux ou trois reprises de préciser qu'il fut torturé par les policiers lors de l'enquête et que cette version des faits de la police est fausse. Ces déclarations résistent mal à l'expertise du médecin légiste qui confirmera lors de son témoignage que le sperme de Oubir comme celui de Kouasmi a été prélevé sur les deux corps. Il précisera aussi que des lésions étaient visibles sur les deux corps, prouvant ainsi qu'ils ont été maltraités. Le médecin, qui précisera l'heure du décès entre 18h et 23h, le 13 mars, attestera que les deux enfants sont morts par strangulation, Haroun à l'aide d'un tuyau et Brahim au moyen d'une ceinture. Trois chefs d'inculpation pour les mêmes faits ont été retenus contre Mamine qui, comme son complice, niera tous les faits lorsqu'il se présentera à la barre. Il demandera même à ne plus parler. Le juge n'omettra pas pour autant de divulguer les déclarations faites au juge d'instruction, qui le désavouent. Notons que c'est Mamine qui est derrière l'étranglement du petit Haroun. Quant au dernier accusé, Bilal, il aurait pu être entendu en sa qualité de témoin-clé s'il avait dénoncé le kidnapping des deux enfants. Il aurait pu, surtout, sauver la vie des deux enfants et éviter ainsi ce drame. Les parents des deux victimes ont, quant à eux, déclaré qu'ils souhaiteraient que la justice soit rendue à l'issue de ce procès, des paroles qui ont bouleversé toute la salle. Après le passage des témoins à la barre, le procureur général de la République a requis la peine capitale pour les deux accusés Oubir Hamza et Liamine Kouasmi, et la perpétuité pour leur complice Bilal Zahaf. À l'issue des plaidoiries, le verdict est tombé : peine capitale pour les deux principaux accusés et 10 ans de prison pour Bilal Zahaf pour non-dénonciation. Driss B./Souheila B. Nom Adresse email