Des voix s'élèvent au FLN et deviennent de plus en plus insistantes pour demander la tenue de la session extraordinaire du comité central (CC) du parti dans les plus brefs délais. Face à elles, un Belayat toujours intransigeant : « Pas de session qui risque de diviser encore plus le parti. » « Les membres du CC et autres cadres du parti sont unanimes quant à l'urgence de tenir cette réunion afin de donner de la légitimité au parti, à ses décisions et à ses positions. Cela va également aider à mettre fin à l'anarchie constatée et renouveler les principales structures afin de pouvoir participer aux rendez-vous politiques décisifs, notamment la présidentielle de 2014 », nous affirme Mohamed Bourzam, membre du CC. « Les avis sont partagés sur la date de cette session. Certains proposent de la tenir à la fin du mois de Ramadhan et d'autres estiment qu'on peut attendre jusqu'à fin août ou septembre », a précisé Bourzam, soutenant que « l'urne doit trancher pour élire le secrétaire général du parti ». Interrogé sur l'habilitation du bureau politique (BP) à convoquer la session du CC, M. Bourzam regrette « la division qui a gagné le bureau politique ». « Les membres du BP sont divisés. Belayat tient à préserver son poste de coordinateur qu'il tient de je ne sais où, Si Afif le soutient. Les autres membres rejettent les décisions de Belayat car les noms qu'il a proposés aux instances de l'APN ne font pas partie de leurs clans et sont proches du coordinateur. Donc, personne n'œuvre pour l'intérêt suprême du parti. Dans ce cas, ni Belayat ni le bureau politique ne peuvent prendre une telle décision en ce moment », estime-t-il. Face à cette situation, l'initiative menée par M. Boumehdi pour convoquer la session du CC risque de capoter étant donné que « ce dernier n'a pas encore récolté les signatures requises, c'est-à-dire les deux tiers des membres du CC, pour rendre obligatoire la tenue de la réunion », a signalé M. Bourzam. L'autre blocage qui empêche la tenue de cette session est « l'entêtement de Belayat qui a refusé de réunir le CC même si 400 signataires le revendiquent », observe-t-il, pour lequel il est plus sage et raisonnable de réunir le CC afin d'éviter que la situation empire. En attendant, des concertations se tiennent quotidiennement entre membres du CC afin de tenter de trouver une issue à cette crise. « Pour nous, la session du CC n'est qu'un moyen de réhabiliter la légitimité au sein du parti. L'objectif final est d'élire un secrétaire général ayant des qualités humaines et professionnelles irréprochables qui puisse gérer le parti », affirme-t-il. Les discussions portent déjà sur le futur candidat à la présidence du parti. « Le choix va vers un candidat appartenant à la génération de l'indépendance », précise-t-il. Le niet de Belayat Pour sa part, M. Belayat campe sur sa décision. « J'ai le pouvoir d'apprécier et personne ne peut me faire changer d'avis », soutient-il. « Je ne réunis pas un CC divisé. Je ne veux pas faire élire un SG qui sera contesté, juste après, par les membres qui ne l'ont pas choisi », enchaîne-t-il. La rencontre tenue au début de cette semaine par les membres du bureau politique « sans ma présence » est « une rencontre de personnes qui se sont réunies pour parler », dira-t-il. « Ce n'est donc pas une réunion du bureau politique », estime-t-il. « Les décisions et les déclarations de Belayat sont des actes individuels et n'engagent que lui, sans la moindre implication sur le bureau politique du parti », précise Tahar Khaoua, ancien membre du groupe parlementaire, en réponse au communiqué rendu public hier par le coordinateur et dans lequel il confirme M. Lebib dans son poste de chef du groupe parlementaire du FLN à la place de Khaoua. « Qu'il propose l'urne aux membres du BP qui décideront de son maintien ou non. C'est un acte par lequel, il aura le mérite de consacrer la démocratie au sein du parti », recommande M. Khaoua. Nous avons appris, par ailleurs, que la prochaine réunion du BP pourra se tenir, jeudi ou vendredi. Il y sera question, notamment, de mettre en place une direction collégiale.