Le département de Rachid Benaïssa est conscient que l'abondance de la production n'aura pas l'effet escompté sans la mise en place de ce type de structures qui auront à absorber le surplus de production. Et pour cause, les espaces existants ne suffisent plus pour entreposer les récoltes. Du pain sur la planche pour le ministère. Il est vrai que la machine est lancée à travers un programme d'investissement, il n'en demeure pas moins qu'il est encore à mi-chemin. C'est dire combien la tâche est ardue. Le 20 juin dernier, Rachid Benaïssa, qui répondait, alors, à une question orale de la députée Souad Bouchnafa, a estimé impératif d'intensifier les investissements dans ce domaine, d'autant que le produit agricole est le plus souvent saisonnier, d'où l'impératif de le stocker dans des conditions adéquates pour pouvoir le commercialiser à longueur d'année. Le ministre a réitéré son appel aux investisseurs pour renforcer les capacités de stockage, à travers leur adhésion au système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). « Nous projetons de créer un réseau de stockage à même d'améliorer le Syrpalac pour la satisfaction des besoins de consommation quotidienne, sachant que la production agricole est saisonnière par essence », a-t-il fait savoir. Un million de mètres cubes d'ici deux ans Première décision prise : la création, par le Conseil des participations de l'Etat (CPE), de la société des Entrepôts frigorifiques de la Méditerranée (Frigomédit). C'était en mars 2010. Et depuis, la structure est à pied d'œuvre en vue de développer les capacités publiques de stockage des produits agricoles de large consommation avec un objectif essentiel : arriver à mobiliser, en 2015, une capacité d'un million de mètres cubes en combinant à la fois le froid positif et le froid négatif. Son P-DG, Djahid Abdelouahab Zefizef, indique que le programme d'investissement mis en place repose sur deux volets : réalisation de nouvelles aires de stockage et réhabilitation des 18 infrastructures des entreprises dissoutes, en l'occurrence Enafla, Onapsa d'une capacité de stockage d'environ 251.420 m3. Il a annoncé que cette première opération est pratiquement achevée puisque sur les 18 entrepôts, 15 sont déjà réceptionnés. En outre, la réhabilitation d'un entrepôt d'une capacité de 22.700 m3, sis à Saïda, touche à sa fin. Un autre complexe est en phase de lancement à El Khemis (5.100 m3), alors que l'aire de stockage de la commune de Aïn Benian (Alger ouest), d'un volume de 23.800 m3, est en phase de réhabilitation. A ce programme s'ajoute la construction de 9 entrepôts de collecte au niveau des bassins de production d'une capacité globale de 160.000 m3. Ils sont destinés au pré-traitement en prévision d'un traitement affiné au niveau des bases logistiques. Il est question, également, de la réalisation de 11 plateformes de conditionnement d'une capacité de 265.000 m3 dotées de ligne de traitement pour des emballages adéquats. « Il s'agit, aussi, de réaliser 29 entrepôts de stockage et de distribution d'une capacité de 177.500 m3, et ce, en vue de la distribution à la ménagère et pourquoi pas envisager l'exportation », a précisé M. Zefizef. A cela, il y a lieu d'ajouter la mise en place d'une centrale viande d'une capacité de 30.000 m3. Entrepôts polyvalents dédiés à la production locale Ces entrepôts seront mis en place au niveau des agglomérations, précise le P-DG de Frigomédit. Objectif : revaloriser les produits de large consommation, absorber le surplus de production et assurer d'une manière permanente un équilibre du marché. Autre précision : ce ne sont pas des entrepôts pour stocker des produits importés mais des produits alimentaires locaux avec l'ambitieux projet de les exporter. Une fois le programme d'investissement achevé, « les agriculteurs n'auront pas à s'inquiéter quant à l'épuisement de leurs produits », affirme le responsable de Frigomédit. La réalisation de ces entrepôts aura pour effet de rassurer ces derniers quant à la prise en charge de leur récolte et les encourager à produire davantage. « Les capacités actuelles sont insuffisantes pour absorber la production nationale alors que les besoins dépassent largement les deux millions m3 », note-t-il. Mais une fois le programme global d'investissement achevé, ces capacités seront de plus d'un million m3 supplémentaire. Côté qualité, M. Zefizef affirme que ces complexes, d'un niveau international, répondront à tous les standards universels et les normes Iso. « Ce sont des entrepôts polyvalents où on peut stocker les produits agricoles de large consommation », signale-t-il.