L'art omeyyade, regroupe la production artistique de cette dynastie de califes, qui règna sur le monde islamique entre 661 et 750. Il existe grossièrement trois types de villes chez les omeyyade les amsar, les villes hellénistiques et romaines transformées, les villes nouvelles. C'est sous les Omeyyades, que naît réellement l'architecture religieuse islamique, à partir du dôme du Rocher. Ce monument très particulier, construit, si l'on en croit la légende, sur l'emplacement du temple de Salomon est, selon Oleg Grabar, «le premier monument qui se voulût une création esthétique majeure de l'Islam»[2]. Le bâtiment s'organise autour d'une coupole centrale reposant sur quatre piliers et douze colonnes de marbre coloré. Un premier octogone fait de piliers et colonnes alternés enserre l'anneau central. Il est doublé par le second octogone que forment les murs du bâtiment, et crée donc un double déambulatoire. Des mosaïques à fond d'or couvraient une grande partie de l'édifice, dont ne subsistent que celles situées à l'intérieur. Leur iconographie est assez énigmatique : complètement anicôniques elles représentent, à certains endroits, des joyaux dont il est difficile de déterminer le sens. Certains y voient des trophées, d'autres des offrandes -ce qui n'est pas incompatible, d'ailleurs. On remarque la forte emprise des traditions méditerranéennes de l'antiquité tardive, notamment dans la technique de la mosaïque à fond d'or et le remploi de colonnes et de chapiteaux antiques, ainsi que des influences de l'Iran sassanide, dans les couronnes en particulier. Mais la longue inscription coranique -la première de toute l'architecture islamique - et l'absence d'êtres vivants dans le décor montrent que cet édifice, quoique remployant des éléments plus anciens, les a adaptés à un nouvel usage, une nouvelle pensée, proprement islamique. Grande mosquée des omeyyades à Damas C'est aussi sous les Umayyades que se met en place le type de la mosquée de plan arabe. L'archétype et le chef- d'œuvre en est la grande mosquée des Omeyyades de Damas, réalisée sous le règne d'al-Walid Ier, entre 705 et 715. Il s'agit d'un édifice comportant une cour entourée d'un portique et une salle de prière hypostyle, à trois travées parallèles au mur de Qibla. La nef menant au mihrab est surélevée et magnifiée par une coupole, et trois minarets marquent les angles. Ici encore, on trouve des mosaïques à fond d'or d'influence byzantine, peut-être même réalisées par des artisans byzantins.