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Damas. il est un chemin qui mène au musée
Le témoin d'une histoire exceptionnelle
Publié dans El Watan le 10 - 02 - 2005

Pour beaucoup d'Algériens, Damas reste une destination privilégiée. L'histoire commune a forgé entre les deux peuples une relation qui fut fort longtemps marquée par la culture avant que la capitale syrienne ne prenne les yeux de Chimène pour les commerçants algériens.
L'Emir Abdelkader a choisi Damas comme ville d'exil. De nombreux partisans ont décidé de l'y suivre. Une seconde vague d'exode a vu des milliers d'Algériens, qui refusaient de servir la puissance coloniale lors des conscriptions en 1913, venir renforcer les Djazaïris, pour former une minorité intégrée, mais soucieuse de ses origines. Ces migrations successives ont vite fait de Balad Echam une patrie refuge pour tous ceux qui désiraient poursuivre le chemin tracé par l'Emir. Aujourd'hui encore, la capitale syrienne exerce sur les voyageurs algériens, spécialement ceux qui y viennent pour le négoce, un attrait particulier. Il est vrai que la situation géographique de Damas explique à la fois l'ancienneté de son histoire et de son rôle de carrefour commercial et stratégique qu'empruntaient toutes les caravanes pour circuler entre l'Asie et le Moyen-Orient. Tout comme en Mésopotamie, l'implantation humaine remonte ici à plusieurs millénaires avant l'ère chrétienne. Des tablettes découvertes dans les villes voisines de Mari et Ebla et datant d'environ 5000 ans, évoquent déjà le nom de Dimashka ou Dimashqui. Mais ce sont les Amorrites, peuple sémite venu d'Arabie qui ont fondé la ville de Damas, il y a quatre mille ans. Cinq siècles plus tard, la ville passe sous domination égyptienne avant de voir les Araméens s'y installer en 1200 avant J.-C.
L'ombre d'Hadrien
Il a fallu à ces derniers s'opposer au Royaume de Judée et résister aux Assyriens qui dévastent Damas en 732 avant notre ère. Leur succèdent les Babyloniens qui seront chassés par les Perses une génération plus tard eux-mêmes délogés pour une courte période par les Grecs d'Alexandre. Par la suite, les Nabatéens installés depuis longtemps à Petra, incluent Damas dans leur empire, prolongeant ainsi la voie des caravanes qui partaient d'Arabie pour parvenir en toute sécurité en Asie mineure. Avec la décadence de l'empire Nabatéen, l'empereur romain Hadrien fait de Damas une des métropolis majeures dans les décapolis (les dix villes romaines-clé) de la région. Le christianisme s'épanouit sous le règne byzantin avant que Khalid Ibn Walid ne conquière la ville en 635 pour les armées arabo-musulmanes. En 661, le gouverneur de la ville, Mou'awiya fondateur de la grande dynastie des Omeyyades devient calife et fait de Damas la capitale de tout l'empire. Damas atteint le sommet de la gloire et du raffinement. Dans le domaine du bâti, cette plénitude est exprimée par la Mosquée des Omeyyades, l'un des fleurons de l'architecture musulmane et l'un des rares à avoir survécu à la période d'or des premiers siècles de la grandeur arabe. La Mosquée des Omeyyades trône au centre de la ville, là où se dressait jadis le temple de Hadad, construit par les Araméens en 1200 avant notre ère puis reconverti par les Romains en temple d'Hercule. Les issues de la grande Mosquée s'ouvrent sur les ruelles menant au marché dans lequel depuis des millénaires sans doute des marchandises de toutes sortes sont proposées aux acheteurs attirés par la magie qui émane de cette ville au centre de toutes les routes.
Les tombeaux de palmyre
Une beauté comparable à celle du pays d'origine L'arrivée de Baghdad des Abbassides a plongé Damas dans un déclin durable, atténué cependant par la capacité des Omeyyades de continuer leur œuvre à Cordoue où ils ont laissé une mosquée d'une beauté comparable à celle de leur pays d'origine, tout en développant la musique et les autres arts. Salah Eddine El Ayoubi, soucieux de barrer la route aux Croisés, a fait de Damas l'un des hauts lieux de la résistance contre les envahisseurs chrétiens. Pourtant, ce qui frappe, lorsqu'on visite la vieille ville de Damas, c'est cette cohabitation entre chrétiens et musulmans qui s'en partagent les portes et les secteurs. On parle beaucoup de la liberté des droits humains, mais les Américains qui forment une toute jeune nation comparée à la Syrie, ne mesurent pas l'importance que revêt aujourd'hui dans le monde arabe, et après une histoire tumultueuse, la liberté de culte. Ils ont certes détruit une affreuse dictature en Irak, mais avec elle cette protection offerte aux minorités religieuses, au risque d'y implanter une théocratie synonyme de déchirement et de dislocation. Le charme millénaire qui émane de ce pays, le raffinement de son peuple et les menaces que les va-t-en guerre brandissent, tout cela plaide douloureusement pour une transition démocratique pacifique dans le pays d'Echam. Personne n'aimerait revoir ces scènes éminemment choquantes de soldats américains assistant complaisamment au pillage du Musée de Baghdad ou transformant Babylone en caserne pour des cow-boys ignorants et inconscients. On pense à ce magnifique musée archéologique de Damas qui rappelle dans ses deux ailes principales toute la gloire avant et pendant l'Islam. Il est la mémoire vivante d'un peuple qui a connu toutes les influences et n'en a rejeté aucune, tolérant toutes les religions. Plutôt que de laisser les objets et monuments aux prédateurs, les Syriens ont préféré en démonter certains pour les préserver et les rendre accessibles aux visiteurs. Des tombeaux de Palmyre aux synagogues de Doura-Europos ou d'Arhai en passant par cette superbe façade du palais Omeyyade de Quasr El Heir El Gherbi à l'ouest de Palmyre, démontée et reconstituée à l'entrée du musée. Le Musée de Damas est, à lui seul, une leçon de tolérance et de méditation devant la capacité de l'homme à créer le sublime mais aussi parfois, à sombrer tragiquement dans la vanité.


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