Le ministre de la Communication, qui s'exprimait, jeudi dernier, au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une visite de travail dans la wilaya de Constantine, a estimé que la formation est le point culminant de tous les problèmes. « La loi sur l'information oblige les entreprises à consacrer annuellement 2% de leurs bénéfices à la formation des journalistes. C'est une loi qui doit être appliquée, et il viendra le temps où l'on demandera des comptes aux entreprises médiatiques concernant ce point. Je leur lance un appel pour respecter cette clause de la loi sur l'information », a-t-il indiqué. Toujours concernant la formation des journalistes, il annoncera que « nous avons besoin d'un schéma complet sur la réalité du niveau de professionnalisme de la presse algérienne. Pour cela, nous avons demandé aux médias d'intégrer des jeunes diplômés, tout en leur garantissant une aide. Malheureusement, peu d'entre eux nous ont répondu. En septembre prochain, le fonds spécial du ministère pour la formation sera prêt et touchera aussi bien le secteur public que privé. Notre stratégie est d'initier une démarche réfléchie et fructueuse ». Concernant l'avant-projet de texte réglementaire relatif à la délivrance de la carte professionnelle des journalistes, Mohamed Saïd considère qu'avant de régir les modalités d'octroi de cette carte, il est important de déterminer qui sont les journalistes professionnels et qui ne le sont pas. « Nous souhaitons réorganiser la profession pour distinguer les journalistes professionnels des collaborateurs et de ceux qui se revendiquent journalistes », a-t-il précisé. Le ministre a précisé, dans ce contexte, que la carte professionnelle permettra également la mise en place du conseil de l'éthique et de la déontologie, ainsi que l'autorité de régulation de la presse écrite, autre étape, selon lui, dans l'organisation de la profession de journaliste. Concernant l'enrichissement de l'avant-projet du texte réglementaire sur les conditions d'obtention de la carte nationale de journaliste professionnel (CNJP) par les professionnels, Mohamed Saïd s'est félicité du fait que 35 contributions y ont été apportées. A une question sur les progrès enregistrés ces dernières années en Algérie dans le domaine de l'information, le ministre a signalé que « notre pays a acquis de l'expérience dans le traitement de l'information et dans la liberté d'expression ». « Je ne pense pas que dans un autre pays arabe, on puisse trouver 135 quotidiens. Ce qui prouve qu'il y a une liberté d'expression, et les conditions se sont nettement améliorés. Il y a peu de procès et nous n'avons pas de journalistes en prison. Grâce à la carte professionnelle, le journaliste aura plus de garanties et de libertés pour effectuer sa mission et en cas de dépassement, c'est au Conseil d'éthique et de déontologie de prendre des sanctions à son encontre. L'autre mission du Conseil, c'est de défendre, bien sûr, les journalistes en cas de problème. L'Algérie est un pays leader dans le monde arabe », a-t-il affirmé. Le ministre a indiqué, enfin, que la loi sur la publicité et le sondage sera prête cette année.