Au lendemain de sa prise de fonction officielle, le nouveau président iranien, Hassan Rohani, a prêté serment, hier, devant le Parlement, en présence d'une dizaine de présidents et de représentants de gouvernement. L'Algérie a été représentée, sur instruction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. D'autres chefs d'Etat (Afghanistan, Pakistan, Tadjikistan, Turkménistan, Kazakhstan, Arménie, Liban et Soudan) ont pris part à l'événement, ainsi que les deux invités de marque, Javier Solana, ancien chef de la diplomatie européenne qui avait participé à partir de 2003 aux négociations nucléaires avec l'Iran, et Mahatir Mohamad, ancien Premier ministre de Malaisie. La veille, dans un discours après son investiture, en présence du guide suprême, Ali Khamenei, et le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, le désormais septième président de la République islamique d'Iran, issu du courant modéré, a promis de mener une politique d'« entente constructive avec le monde » pour régler la crise du nucléaire qui dure depuis 2003 et d'œuvrer pour lever les sanctions « injustes » imposées par les Occidentaux. « Le pays a besoin d'une détermination nationale pour s'éloigner de l'extrémisme et (de mettre en œuvre) des politiques modérées », a-t-il plaidé. Selon lui, « les demandes de la population sont légitimes, même s'il est difficile de les réaliser d'un seul coup ». A peine installé, le successeur d'Ahmadinejad devait présenter les membres de son cabinet au Parlement pour obtenir la confiance. Dans ce gouvernement, Bijan Namdar Zanganeh, ex-ministre du Pétrole, doit reprendre le même portefeuille. Très respecté, il avait tissé à l'époque de bonnes relations avec les autres partenaires de l'Iran au sein de l'Opep. L'ex-ambassadeur d'Iran auprès de l'ONU (2002-2007), Mohammad Javad Zarif, devrait prendre le portefeuille des Affaires étrangères. Personnalité modérée, il avait joué un rôle actif dans les négociations nucléaires. Fidèle de l'ayatollah Khamenei, le nouveau président est, depuis 1989, l'un des deux représentants du guide suprême au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN), qui prend les grandes décisions du pays. C'est à ce titre qu'il avait dirigé, après 2003, les négociations nucléaires avec la troïka européenne (France, Grande-Bretagne, Allemagne).