Partout dans les grandes agglomérations, ils squattent les places et les trottoirs pour proposer leurs marchandises. A vrai dire, l'informel gagne toujours du terrain, les clients n'en sont pas mécontents eu égard aux prix affichés par rapport au marché ou aux commerces. Les rues se sont transformées en un véritable supermarché à ciel ouvert. Le citoyen n'achète et ne consomme désormais que dans la rue. Des portables, des télévisions, des habits, des CD, des paraboles, des chaussures, des vélos etc. Et même des meubles de bonne occasion et à des prix très abordables y sont exposés. Désormais, toute l'activité économique s'exerce et se déploie dans la rue et cela n'offusque personne, que ce soit à Tlemcen, Maghnia, Sebdou ou à Ouled Mimoun. Cette activité parallèle est un phénomène qui prend de l'ampleur, surtout en été, période qui encourage même les enfants à recourir à cette pratique. Mais déjà bien avant le début du mois sacré, les vendeurs avaient envahi les rues environnantes pour accrocher les clients. Dès l'entame de la journée, les avenues sont encombrées par des vendeurs à la criée et des étals à même le sol, obstruant ainsi la voie, obligeant automobilistes et piétons à se frayer le passage sous l'œil indifférent des agents de la circulation routière. Les tenanciers des boutiques et des magasins eux aussi ont transformé les devantures de leurs établissements en étalages. Situation qui offre un paysage désolant au boulevard ou à l'avenue. En effet, les grandes places sont désormais investies dans une anarchie totale, tout se vend, tout s'achète, se marchande, se négocie dans la rue. Le commerce de trottoir est devenu un véritable fléau, pourtant il existe des espaces que les autorités peuvent aménager pour abriter de telles activités aidant de ce fait les sans emplois. C'est ainsi que les jeunes revendeurs justifient leur occupation des lieux. Il s'agit en fait d'un palliatif qui contribue à faire reculer les frontières du chômage qui oblige cette communauté de commerçants à affronter les coups durs du soleil et tous les aléas de la rue. Car la situation l'oblige. Les uns déambulent et les autres rodent autour des marchés pour assurer leur pain quotidien. Ce sont des centaines de jeunes exclus du système scolaire ou de collégiens qui pratiquent le commerce informel. Les contraintes de la vie ont donc jeté dans la rue toute cette masse de jeunes désœuvrés en quête de survie. Même les enfants dont les parents ne peuvent pas payer les frais de scolarisation viennent grossir les rangs de cette armada de vendeurs. Or, même si les premiers concernés ferment l'œil, l'on constate qu'avec ce commerce une insalubrité dans la ville s'installe toute la journée avec ces emballages qui jonchent les artères. Mais cet informel fait vivre beaucoup de familles. En d'autres termes, une véritable bouée de sauvetage à laquelle s'agrippent un nombre important de jeunes et même des enfants en bas âge.