M. Bendamèche, qui s'est longuement étalé sur la vie et le parcours du poète et le contexte historique de l'époque, a souligné que cette manifestation vise la mise en valeur des trésors inestimables légués à la postérité par ce troubadour. M. Bendamèche est formel. Pour lui, Sidi Lakhdar Benkhelouf n'était pas seulement sociologue, historien, journaliste et théologien, il était aussi le précurseur de la poésie malhoun. Le saint homme a immortalisé dans des vers d'une grande valeur poétique, historique, sociologique et journalistique, certains évènements majeurs qui se sont produits en son temps. Sidi Lakhdar Benkhelouf a, à titre d'exemple, évoqué avec force détails la bataille qui a opposé des populations à l'armée espagnole. « Si nous avions perdu la bataille contre la soldatesque espagnole, notre pays aurait été colonisé par l'Espagne », a soutenu le conférencier qui soulignera la force d'observation du poète. L'orateur a précisé, dans le même sillage, que le saint homme, qui vénérait Sidi Boumediène, se servait de poésie pour faire passer des messages de paix, d'amour et d'adoration du Créateur. Parlant des activités prévues à cette occasion, il a indiqué qu'une pléiade d'artistes se produira, dont Abdelkader Chaou, Kamel Bourdib et Abdelmadjid Meskoud. En plus des soirées artistiques, a-t-il ajouté, des universitaires aborderont, dans le cadre du colloque national qui sera consacré au poète, l'homme dans ses différents aspects. Les travaux de ce colloque seront édités sous forme d'un livre. Dans ce cadre, le commissaire général du festival, qui prépare une biographie sur le poète, a mis l'accent sur la nécessité de consigner dans les livres ce qui se rapporte à notre patrimoine culturel et historique. « Nous sommes une société à forte tradition orale. L'oralité a été, parfois, la cause de notre décadence. C'est pour cette raison que j'insiste sur l'importance de l'écriture, parce que celle-ci reste le meilleur support qui permettra aux générations futures de connaître davantage leur culture », a-t-il argumenté, avant d'ajouter dans le même contexte que sans mémoire et sans histoire, il n'est point de nation. Il a affirmé qu'il a pu, grâce à ses nombreuses recherches, recueillir pas moins de 170 poèmes. En ce qui concerne le mythe qui entoure le poète mystique du XVIe siècle, il a estimé qu'il faut combattre ce genre de croyances par la rigueur scientifique. « La conjoncture actuelle nous oblige à interroger notre mémoire et notre histoire pour mieux connaître notre identité », a-t-il expliqué. Notons qu'une délégation se rendra le 22 du mois en cours sur la lieu de l'enterrement de Sidi Boumediène pour y déposer le poème que Sidi Lakhdar Benkhelouf a écrit en guise de reconnaissance pour cet homme de culte.