Face à la persistance des grévistes, majoritairement affiliés au Syndicat national autonome des postiers (Snap), la direction d'AP a intenté, hier, une action en justice en vue de mettre un terme à la grève, a indiqué, hier, le président du syndicat, Mourad Nekkache, joint au téléphone. Le syndicaliste a fait savoir que la justice a jugé « illégale » la grève déclenchée par les travailleurs et a ordonné en référée la reprise du service. « La décision de justice est à respecter et, de ce fait, nous avons appelé l'ensemble des travailleurs grévistes à rejoindre leurs postes de travail à partir de demain matin (aujourd'hui) ». Le président du Snap, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion extraordinaire des membres du bureau national du syndicat, tenue en fin de journée d'hier, a fait savoir, d'autre part, qu'un ultimatum de deux mois est donné à la direction d'Algérie Poste pour satisfaire les revendications brandies par les travailleurs. Faute de quoi, indique le syndicaliste, les travailleurs jugeront de la procédure à suivre pour faire aboutir leurs doléances. « Nous avons également décidé de reprendre service pour préserver l'intérêt des citoyens en cette période qui précède la rentrée sociale qui nécessite des dépenses faramineuses des ménages. Donc, nous ne devons pas prendre en otages les clients », a-t-il précisé. Le mouvement de grève s'est poursuivi dans la journée d'hier à travers différents bureaux de poste. Un service minimum est, toutefois, assuré par des cadres de l'entreprise pour ne pas pénaliser les usagers. Pour le syndicat, le débrayage a eu un effet boule de neige. « Le mouvement s'est répandu avec le temps à travers l'ensemble des wilayas. Il y a des régions qui ont opté au départ pour de petits débrayages d'une heure par jour à titre symbolique dans les bureaux de poste. Cependant, au fur et à mesure que le mouvement persiste, ces mêmes bureaux ont fini par connaître une paralysie totale », affirme-t-il. Regrettant l'absence de contact avec les responsables de l'entreprise, voire du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, depuis le début du mouvement, le Snap a réitéré son appel au ministère de tutelle afin de respecter les engagements pris lors du premier débrayage observé par les travailleurs de la Poste, le mois de janvier dernier. La plateforme de revendications du Snap repose sur trois principaux points : l'application de la nouvelle grille de salaires arrêtée le mois de février dernier, la régularisation des travailleurs contractuels et la révision de la convention collective.