Après un mouvement de protestation qui a duré dix jours, le travail a repris dans l'ensemble des bureaux de poste, exception faite de la wilaya de Béjaïa où la grève continue dans certaines agences postales. «On ne sait pas quel est le motif de la continuation de la grève à Béjaïa. On n'a pas eu d'information jusque-là», a déclaré Mourad Nekache, président du Syndicat national autonome des postiers (SNAP), contacté hier par téléphone. Au niveau de la Grande-Poste, tous les guichets étaient ouverts et les préposés ont assuré le service. La reprise a donné lieu à des files d'attente interminables. Le SNAP «impute l'entière responsabilité de la crise et ses répercussions à l'administration d'Algérie Poste et ses briseurs de grève du pseudo syndicat». Car «au lieu de prendre en charge les réelles préoccupations des travailleurs, ils se sont évertués, par des manœuvres honteuses, à leur tourner le dos et les ignorer». Ainsi, en vue de rattraper le retard, notamment dans le payement des salaires des usagers, les postiers sont prêts à travailler durant le week-end. De plus, les guichets ont été renforcés en vue de faire face à la grande affluence. Pour rappel, les travailleurs d'Algérie Poste ont décidé de mettre fin à leur mouvement de grève suite à l'engagement de Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des TIC, à répondre favorablement à leurs doléances. Le ministre s'est déplacé samedi à la Grande-Poste pour s'enquérir de la situation. A l'issue d'une rencontre avec quatre représentants des travailleurs, il a été décidé de la reprise tout en se donnant un délai d'une semaine pour fixer le calendrier de la prise en charge des revendications des travailleurs. «Nous n'avons pas fait partie de ce groupe qui a négocié», a souligné M. Nekache précisant que le seul critère de la désignation de ces travailleurs a été de ne pas appartenir à l'UGTA. Questionné au sujet de la commission de travail appelée à réviser la convention collective, le président du SNAP a assuré qu'elle sera «composée d'experts». Le partenaire social va-t-il prendre part à l'élaboration de cette convention ? «C'est un détail qui reste à discuter. On va attendre des éclaircissements. Mais si on nous appelle, on est prêt à participer», a répondu M. Nekache. Une fois la nouvelle convention collective révisée, suivra «un large débat. Ce sont tous les travailleurs qui vont donner leur avis», a-t-il expliqué. Et le président du syndicat autonome de poursuivre : «Il y a actuellement un déficit en matière de représentativité des travailleurs. Ces derniers rejettent le monopole de l'UGTA.» A ce propos, M. Nekache dénonce «l'attitude irresponsable de l'administration d'Algérie Poste et son complice le ‘pseudo-syndicat' qui ont tenté d'induire en erreur l'opinion nationale et, plus grave encore, de monter les citoyens contre les postiers en usant de fourberie et de procédés perfides». Sur un autre volet, le SNAP exige des pouvoir publics de donner suite à son dossier d'agrément déposé le 2 juillet 2012 auprès du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale pour que ce syndicat puisse répondre aux demandes d'adhésion et remplir son rôle convenablement dans la vie syndicale des travailleurs.