Ce mouvement de protestation a bloqué la majorité des opérations de retrait ou d'envoi d'argent, d'affranchissement du courrier ou autre service fourni par cet opérateur. Les travailleurs d'Algérie Poste ne décolèrent pas. Six jours après le déclenchement de leur grève, aucun signe ne présage la fin de ce mouvement de protestation qui a bloqué la majorité des opérations de retrait ou d'envoi d'argent, d'affranchissement du courrier ou autre service fourni par cet opérateur. Cette grève se poursuivra «jusqu'à l'aboutissement de la doléance principale des travailleurs, à savoir le versement du rappel des augmentations de salaires décidées par le gouvernement pour les travailleurs du secteur et à effet rétroactif à partir de 2001». L'information, diffusée par la direction d'Algérie Poste quant au virement de 30 000 DA, comme une tranche du montant en question, n'a pas convaincu les travailleurs, encadrés par le Syndicat national autonome des postiers (SNAP), qui exigent des explications concernant les montants constituant les arriérés des augmentations de salaires, atteignant en moyenne 300 000 DA par travailleur. «Une note signée par la direction générale fait état du versement de 30 000 DA comme deuxième tranche du rappel prévu à partir de 2008, mais aucun détail n'a été fourni. Les 30 000 DA dont le virement est prévu le 25 août constituent, en réalité, une prime d'encouragement décidée au mois de Ramadhan dernier et n'a aucun lien avec le rappel de l'augmentation salariale», explique Tarik Amar-Khoudja, coordinateur national du Syndicat national autonome des postiers (SNAP). Les grévistes tiennent un sit-in quotidien devant la Grande-Poste, à Alger. Hier encore, en plus de la revendication liée au versement de leurs rappels de salaires, les grévistes réclamaient la levée des sanctions contre certains receveurs de poste. «Des fonctionnaires ont été suspendus aux postes de Kouba et Hussein Dey, à Alger, et des intimidations nous sont parvenues», révèle le coordinateur du SNAP qui dénonce l'attitude d'un directeur régional de la capitale qui «a carrément menacé les travailleurs de licenciement s'ils ne mettent pas un terme au mouvement de protestation». Le taux de suivi de la grève à l'échelle nationale a été de 90%. Tandis qu'à Alger, le taux de suivi est estimé à 75%, selon le même syndicaliste. Le service minimum a été assuré. «Dans chaque bureau de poste, les clients peuvent retirer de l'argent et effectuer d'autres opérations par les agents qui assurent le service minimum.» La direction d'Algérie Poste n'a pas répondu à nos sollicitations pour plus d'information concernant les doléances des travailleurs et les intimidations dénoncées par les syndicalistes. A souligner que cette grève est la deuxième des postiers après celle d'avril dernier.