Ce que beaucoup de musulmans ignorent de nos jours, c'est qu'il n'y a point de sacralité pour un point de vue ou une opinion exprimée. Nul n'a le droit (en Islam) d'imposer son opinion sur une nation ou de promulguer ses idées en lois selon ses tendances et ses penchants, en faisant fi de l'avis d'autrui. Quelque soit le degré de sa connaissance ou de ses expériences, nul n'a le droit qu'à la discussion libre et à la conviction gratuite. L'histoire nous a inculqué que si les grands dirigeants despotes ont été balayés malgré leur pouvoir, que dire alors des dirigeants fantoches dans les pays détériorés, et épuisés ? La Consultation, est une obligation en Islam, à moins qu'il ne s'agisse d'une situation à l'égard de laquelle il y eut une Révélation. Le Prophète (qsssl) avait l'usage de consulter ses Compagnons et des fois adoptait leur avis s'il s'avérait juste. Cependant, il est des domaines qui ne sont point matière à discussion, telles les vérités scientifiques, les prescriptions de la religion (dans le coran et la sunna). Les musulmans ont appris de leur religion, que la tyrannie d'une personne, déversée sur une nation, est un grand crime. Le gouvernant ne mérite de rester en place s'il ne s'exprime pas selon la volonté de la nation. Car seule la nation est source de pouvoir : la réalisation de sa volonté est une obligation, la contraindre est une insubordination à loi divine. En effet, lorsque vint l'Islam, depuis quatorze siècles, alors que le monde était partagé entre une poignée de rois déifiés, il visa à détruire le pouvoir de ces despotes. C'est ce que l'ont voit lorsqu'Allah Donna victoire à Moïse sur Pharaon et ses soldats : «Combien ont-ils laissé de jardins et de sources, de plantations et de nobles demeures, et de l'aisance dans laquelle ils se réjouissaient ! Ainsi, Nous les fîmes hériter par d'autres gens. Ni le ciel et la terrene ne les ont pleurés, ni ils n'étaient épargnés» Al-Dukhān, 25-29. Et même si le titre de roi comporte une variété de sens en arabe, obligation est faite en Islam de juger en regardant la vérité et non les titres. Car, quelque soit le qualificatif d'un «gouvernant absolu» et quelques soient les barrières derrière lesquelles il se cache, du moment qu'il est en charge des affaires d'une nation, qu'il peut orienter vers la discorde ou le bon entendement, vers la guerre ou la paix, du moment qu'il peut éliminer celui-ci ou le rapprocher de lui-même, devant Dieu il est responsable des conséquences de ses actes. Contre lui s'appliquent les textes du coran et de la Sunna. Et ce que rapporte Aouf Ibn Malek est bien édifiant : J'ai entendu le Prophète (qsssl) dire : «Je crains pour ma Oumma de trois actes : l'erreur d'un savant, un gouvernant tyrannique, un caprice que l'on se met à suivre».