L'adjoint du rapporteur spécial de l'Union européenne (UE) pour les droits de l'homme, Jonathan Lis, a rencontré des associations sahraouies des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, a rapporté, hier, l'agence de presse sahraouie SPS citant une source du ministère des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l'étranger. Les participants à la rencontre ont ainsi évoqué « la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et les violations systématiques des droits des Sahraouis par l'occupation marocaine », a précisé la source du SPS. Ils ont étayé leurs propos par des documents, des photos et des vidéos montrant les victimes de la répression marocaine d'une manifestation pacifique organisée récemment par les Sahraouis à l'occasion de la visite de M. Lis dans la région. A cette occasion, les associations sahraouies des droits de l'homme ont appelé l'UE à « intervenir pour faire cesser les souffrances du peuple sahraoui en soutenant la légalité internationale, en imposant le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, en faisant pression sur l'Etat marocain pour qu'il abandonne ses pratiques colonialistes et en annulant l'accord illégal de pêche qui englobe les eaux territoriales du Sahara occidental ». Outre le secteur de la pêche, le Maroc a aussi l'intention de construire des centrales d'énergie renouvelable de plus de 1.000 MW (mégawatts) au Sahara occidental, prévient, pour sa part, l'ONG Western Sahara Resource Watch (WSRW). Ces projets solaires et éoliens seront d'un « grave préjudice » pour le peuple du Sahara occidental, alerte la coordinatrice de l'ONG, Sara Eyckmans, dans un communiqué cité par l'APS. L'ONG précise que l'énergie produite sera utilisée pour « tirer profit de ressources déjà illégalement exploitées par le Maroc au Sahara occidental, intensifiant ainsi l'incessant pillage ». Elle a ajouté qu'« en exportant l'énergie vers l'Union européenne et le Maroc proprement dit, la puissance occupante cherche à ancrer sa revendication intenable sur le territoire », tout en relevant que le Maroc, qui a « faim d'énergie », ne produit lui-même ni pétrole ni gaz. L'ONG a rappelé que, depuis l'invasion, le gouvernement marocain utilise les ressources naturelles du Sahara occidental comme bon lui semble, en violation du droit international. Elle avertit qu'avec l'augmentation de l'accès à l'énergie, « le secteur de la pêche et les industries extractives seront plus lucratifs » dans cette colonie reconnue comme territoire non autonome par les Nations unies.