L�Alg�rie �tait un pays importateur d��ufs de consommation et de viande blanche durant les ann�es 1980. Le d�veloppement r�el de la production locale a d�but� en 1982, juste apr�s la restructuration de l�entreprise m�re, � l��poque l�Office national des aliment du b�tail (Onab). Le secteur avicole, qui �tait une fili�re de cette derni�re, a �t� structur� en trois offices r�gionaux (Orac pour le Centre, Oravio pour l�Ouest et Oravie pour l�Est) charg�s du d�veloppement de l�aviculture en Alg�rie. Et comme en Alg�rie et � cette p�riode, on ne l�sinait pas sur les moyens, des b�timents modernes avec �quipements sophistiqu�s ont �t� install�s. Fort de ces moyens, le secteur public a commenc� � mettre � la disposition des �leveurs priv�s les moyens de production, pour ne pas dire les produits avicoles de base, poussins de chair pour la production de viande blanche, �ufs � couver pour la production de poussins de chair, poulettes d�marr�es pour la production d��ufs de consommation. Concernant l�aliment, pour ne pas dire tous types d�aliments, ils �taient fournis en exclusivit� par les Unit� d�aliments de b�tail (UAB) d�pendant de l�entreprise m�re, l�Onab. Le secteur priv� s�est vite d�velopp� gr�ce � l�aide de l�Etat qui a d�gag� un cr�dit pour la construction de b�timents et leurs �quipements en batteries. Les petits fellahs ont eu droit � des hangars de 2 400 sujets, les moyens � 4 800 sujets et les grands �leveurs � 10 240 sujets. M�me plus, ces b�timents et �quipements �taient assur�s par un cr�dit � moyen et long terme, alors que la poulette d�marr�e et l�aliment �taient financ�s par un cr�dit de campagne. Tous ces avantages ont permis un d�veloppement rapide de la production nationale malgr� la rude concurrence de l�importation � l��poque. L�importation de l��uf de consommation �tait de l�ordre de 3 milliards d��ufs par an en moyenne (p�riode de 1980 � 1991). En 1989, des performances ont �t� atteintes en consommation d��ufs : 125 unit�s par an et par habitant et 12 kg de viande blanche par an et par habitant. En 1992, l�importation de l��uf de consommation s�est arr�t�e totalement. En 1993, la production nationale couvrait largement les besoins du pays. Que s�est-il pass� depuis ? En 1996, l�introduction de la TVA a quelque part provoqu� des remous, entre 2001 et 2004, commence la perturbation du march�, et en 2007, la hausse des prix de l�aliment provoque la panique. Boukhalfa La�la, l�un des plus anciens hauts cadres du secteur ayant d�but� avec la restructuration du secteur en 1982, plus d�un quart de si�cle de service, expose pour nous la probl�matique. Il ne s�agit pas, dit-il, d�un probl�me de hausse du prix de l�aliment, aujourd�hui la menace vient de la d�sorganisation totale du secteur du fait du manque d�interlocuteurs pouvant repr�senter et d�fendre les int�r�ts des aviculteurs. Comme la gestion des reproducteurs d�pend � 100% de l�importation, la r�gularisation se fait au sommet. Il s�agit l� de poussins reproducteurs de chair dans la finalit� est la production de viande blanche et les poussins reproducteurs ponte, par la production d��ufs de consommation, M. Boukhalfa s�explique : �Si nous tenons compte des normes de consommation estim�es au niveau du march� national de 9 � 10 kg de viande blanche par habitant, l�importation se situe entre 2,5 � 3 millions de reproducteurs chair. En r�alit�, on ne se conforme pas � ce chiffre. Pis encore, parfois on se retrouve avec le double des besoins � cette inondation du march� met en danger le producteur qui, menac� de faillite, c�de sa production au prix nettement inf�rieur au co�t de production � beaucoup parmi les aviculteurs abandonnent l�activit�, ce qui entra�ne l�indisponibilit� du produit sur le march� et la hausse automatique des prix � la consommation. C�est le cas de la situation actuelle o� le prix du poulet vif est pass� de 90 DA � 190 DA le kilogramme.� �Il est de m�me, souligne-t-il, de la fili�re ponte dont l�objet est la production d��ufs de consommation. La satisfaction des besoins du march� national n�cessite 300 000 reproducteurs, soit une production de 3,5 � 4 milliards d��ufs. Actuellement l�importation de poussins reproducteurs ponte est de l�ordre de 700 000 sujets, le double des besoins, provoquant une production double, 8 milliards d��ufs de consommation. Le producteur avec cette inondation du march� est oblig� de c�der la plaque de 30 �ufs entre 120 et 130 DA alors que le co�t de production est de l�ordre de 150 DA la plaquette�. �Dans une fili�re o� dans l�autre, la d�sorganisation du march� o� le principe de l�offre et de la demande n�est pas respect� cause la perte pour ne pas dire la faillite � bon nombre d��leveurs, en plus des ennuis � la m�nag�re.� Pour Boukhalfa La�la, le seul moyen pour l�organisation du secteur avicole r�side dans le respect des importations jusqu�� concurrence des besoins du mat�riel local. C�est une organisation � mettre en place en urgence pour r�soudre le probl�me de fluctuation des prix. Cette organisation seule permettra de r�gler cette anarchie � plus de 60%. Aussi cette r�gulation est � notre port�e, � d�faut, il faut s�inspirer des mod�les existants soit le GIPA en Tunisie ou la Caisse de compensation au Canada, g�rant les exc�dants ou le d�ficit de production. �Apr�s la mise en place, dit-il, d�une politique organisationnelle, il faut revoir la politique de fiscalit�. Est-il normal, poursuit-il, que la viande blanche source de prot�ines des citoyens soit tax�e � 17% au m�me titre que les produits de luxe tels que le kiwi ou l�or ? N�est-il pas temps de la supprimer totalement ou au pire la r�duire � 7% comme les autres produits alimentaires ?� Quand est-il de cette hausse du prix de l�aliment ? �L�aliment est fabriqu� � partir du ma�s et du soja. Avec l�augmentation du prix de p�trole, le soja et le ma�s augmentent puisqu�ils sont demand�s encore plus pour la fabrication de biocarburant�, conclut Boukhalfa La�la. Si nous r�glons les probl�mes d�organisation et de fiscalit�, nous pourrons surmonter l�augmentation du prix de l�aliment tout en investissant dans la production du ma�s et du soja localement. Eh oui, compte tenu de l�immensit� du territoire national et surtout des disponibilit�s en eau, 8 milliards de m�tres cubes au niveau des barrages en plus de la r�serve souterraine du Sahara, 40 milliards de m�tres cubes, pourquoi ne pas encourager les investisseurs nationaux et internationaux pour la production de ma�s et de soja ? Actuellement, ces produits sont import�s � 100% et le co�t de transport par bateau �quivaut � leur valeur d�achat. Pour conclure, M. Boukhalfa dira que les moyens de production dont dispose le pays permettent ais�ment d�atteindre les normes de l�OMS en mati�re de consommation de viande blanche (20 kg/an/habitant), le seul frein reste le co�t de production tr�s �lev�. Alors il est temps de se r�organiser et investir dans la production du ma�s et du soja pour r�duire le co�t de production afin de s�aligner sur celui des grands producteurs du monde en la mati�re soit 1,2 dollar le kilogramme de viande blanche � la consommation.