Après les vacances, l'école reprend ses droits. Demain la cloche sonnera pour plus de 8,4 millions élèves. Ils retrouvent les bancs de l'école, au titre de la rentrée scolaire 2013/2014. Une année qui se déroulera sous le thème de « La poursuite des actions visant la relance de l'école algérienne ». Mais au-delà des chiffres et slogans, la question qui se pose c'est de savoir comment cette nouvelle année s'annonce-t-elle. Trois acteurs y ont répondu. D'abord, le ministère de l'Education nationale. Le premier responsable du secteur a rassuré quant au bon déroulement de la nouvelle rentrée. Abdelatif Baba Ahmed indique que tout a été préparé pour que ce rendez-vous important soit une réussite. Il a souligné que sur le plan pédagogique, des mesures ont été prises pour rendre le cursus scolaire plus adéquat. Sur le plan socioprofessionnel, il soutient que les revendications des travailleurs ont été prises en charge par son département. Mêmes assurances du côté des directeurs des conférences régionales des wilayas du Centre, de l'Est, de l'Ouest et du Sud qui se sont réunis samedi dernier à Alger dans le cadre de la conférence nationale sur les préparatifs de la rentrée scolaire. Unanimes, ils rassurent que la situation est parfaitement maitrisée. Ainsi, du côté du cycle moyen, de nouveaux programmes dans l'enseignement de la langue française seront adoptés cette année et concerneront la quatrième année moyenne. En outre, l'emploi du temps scolaire est réaménagé pour être adapté aux matières enseignées. Il est question aussi de l'introduction des nouvelles mesures visant à alléger le cartable scolaire et déterminer les fournitures scolaires sans oublier l'introduction de l'enseignement de la langue italienne comme troisième choix dans les filières de langues étrangères dans le cycle secondaire général et l'enseignement technologique et enfin l'impression et la distribution de 3 nouveaux manuels (tamazight pour la 5e année primaire, français pour la 4e année moyenne et italien pour le cycle secondaire). Le volume horaire des élèves du cycle moyen sera fixé désormais à 28 heures au lieu de 30h par semaine. Toujours pour les collégiens, il est question de programmer des séances de travaux dirigés dans, entre autres, les mathématiques, le français, l'anglais et l'arabe. Sur le plan des infrastructures, 254 écoles primaires, 1.500 classes supplémentaires dans les établissements d'enseignement du cycle primaire, 99 collèges et 109 lycées ont été ouverts pour cette rentrée. A cela s'ajoutent 2.251 établissements éducatifs dotés de laboratoires d'informatique qui couvrent les trois paliers de l'enseignement alors que 770 lycées ont été équipés de laboratoires scientifiques. Des syndicats dubitatifs Qu'en pensent maintenant les partenaires sociaux ? Le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Khaled Ahmed, estime que l'année scolaire s'annonce dans les meilleures conditions. Pour lui, les garanties du Premier ministre sont pour quelque chose dans cette sérénité d'avant la rentrée. D'ailleurs, il a qualifié « d'exceptionnelles » et de « positives » les déclarations de Abdelmalek Sellal qui, lors de son intervention à la conférence nationale sur la rentrée scolaire, a invité tous les partenaires sociaux au dialogue et à la concertation. Selon lui, même la menace de grève des syndicats autonomes n'aurait plus raison d'être après les assurances du chef de l'Exécutif. Mais les syndicats ne comptent pas lâcher du lest quant à leurs revendications socioprofessionnelles. Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), estime que la tutelle doit prendre en charge le dossier relatif au statut particulier. Le cas contraire, il n'écarte pas l'éventualité de reprendre le chemin de la protestation. De son côté, Messaoud Boudiba, chargé de la communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) estime que cette rentrée sera, à quelques différences près, identique à la précédente : surcharge des classes et des programmes, manque d'infrastructures et d'encadrement. Il regrette le fait que la tutelle prépare seule la rentrée scolaire sans associer les partenaires sociaux. Pour sa part, le président de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de formation (Unpef), Sadek Dziri, a fait savoir qu'aucune nouveauté pour cette nouvelle année exceptées quelques retouches opérées sur le volume horaire des collégiens, l'introduction de séance de travaux dirigées, l'édition d'un nouveau livre scolaire de la langue française pour les élèves de la 4e année primaire ainsi que l'introduction d'un nouveau manuel en tamazight. Sur le plan socioprofessionnel, M. Dziri n'exclut pas l'éventualité d'une grève dans le secteur. Il a mis l'accent sur des dossiers toujours en suspens : le statut particulier, le dossier de la médecine du travail, la prime de zone, sans oublier les le dossier des corps communs. Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), affirme que la rentrée scolaire s'annonce comme toutes les autres rentrées avec ses insuffisances. Selon lui, Il y a les problèmes des cantines scolaires au primaire, du statut pour les enseignants du primaire et des adjoints de l'éducation.