Le syndicat d'entreprise du complexe sidérurgique d'El Hadjar maintient son mot d'ordre de grève prévue à partir du 11 septembre. Réunis mercredi dernier jusqu'à une heure tardive pour dénouer la situation de crise, le syndicat et l'administration d'ArcelorMittal Annaba n'ont finalement pu accorder leurs points de vue. Aucun arrangement n'a été trouvé. « C'est le statu quo », nous a indiqué, hier, Daoued Kechichi, le secrétaire général du syndicat. La raison ? « Tant que l'administration subordonne la satisfaction des revendications socioprofessionnelles à la signature d'un pacte social, la grève du 11 septembre est maintenue », a-t-il déclaré. Car, pour lui, « la signature d'un pacte social nécessite de nouvelles négociations ». En fait, le syndicat a été surpris par le contenu du pacte exigé par l'administration, lequel prévoit non seulement une trêve sociale, autrement dit interdiction de tout mouvement de protestation, durant trois années, mais aussi le licenciement de 1.400 travailleurs. « Nous sommes sortis de la réunion abasourdis par cette dernière condition que nous avons jugée irresponsable. Nous avons fortement exprimé notre refus et nous avons souligné qu'en aucun cas, nous n'accepterons qu'un travailleur soit licencié. Bien au contraire, nous avons demandé à ce qu'il y ait des recrutements au niveau du complexe », a fait observer M. Kechichi. Pourtant, l'administration a rendu public un communiqué dans lequel elle signale qu'un accord de principe a été dégagé. « Le syndicat est prêt à accepter les dernières augmentations salariales, mais sans condition. Et jusque-là, aucun accord n'a été signé », a répliqué le syndicaliste. Il fera savoir, dans la foulée, que le syndicat a informé les travailleurs sur les tenants et les aboutissants de la dernière rencontre avec l'administration. « Le syndicat a été surpris de l'offre irresponsable de notre administration exigeant la signature du pacte social avant les conventions collectives », soulignera le syndicat dans une lettre adressée aux travailleurs. En outre, le pacte social, « en plus du licenciement des travailleurs et de la trêve, touche au règlement intérieur de l'entreprise et oblige les travailleurs à passer d'une unité à une autre sans aucun avantage ». Une raison pour laquelle, le partenaire social « a décidé de ne pas se soumettre à la demande de l'administration et de veiller à la préservation des postes de travail et la réintégration des travailleurs abusivement licenciés ». Tout en saluant la mobilisation des travailleurs et les appelant à plus de vigilance, le syndicat informe que même si « les négociations avec l'administration ont fait face à des entraves venant aussi bien de l'intérieur que l'extérieur du complexe, elles se poursuivent sérieusement ».