Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, est très attendu par les professionnels de la santé sur plusieurs fronts. Les partenaires sociaux n'ont pas attendu longtemps pour faire part de leur volonté de voir le nouveau ministre amorcer un processus de réformes pour remettre sur les rails le secteur « en totale déshérence », selon les syndicats. Le SAP (Syndicat algérien des paramédicaux) attend du nouveau titulaire du département de la Santé d'ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux sans aucune exclusion. Son secrétaire général, Lounès Ghachi, demande au ministre de tenir des rencontres avec les syndicats afin de débattre de la situation réelle du secteur. Pour lui, le ministre doit tendre une oreille attentive aux partenaires sociaux « et ne pas se contenter des chiffres souvent trompeurs qui cachent la réalité des faits », estime-t-il. Et là, il a tenu à souligner que la situation n'est guère reluisante : mauvaise prise en charge des malades, pénurie de médicaments et manque d'effectif dans le paramédical au moment où 5.000 paramédicaux vont partir à la retraite cette année, dont 1.000 à Alger. « D'autres problèmes, annonce-t-il, nécessistent une réaction rapide et efficace du ministère. » Il cite comme priorité, l'amélioration de la prise en charge des malades et soutient qu'il faut aussi prendre en charge la formation des paramédicaux. De son côté, le président du SNPSP (Syndicat national des praticiens de la santé publique), le Dr Lyès Merabet, s'est dit disposé à travailler « sérieusement » avec le nouveau ministre et tous les cadres du ministère pour apporter des solutions « concrètes » aux problèmes que connaît le secteur. Il a regretté qu'à l'époque de l'ex-ministre, rien n'a été fait pour améliorer la situation. Et si le Dr Lyès Merabet refuse de parler de priorités, car « tout est prioritaire dans le secteur », il met, toutefois, l'accent sur la prise en charge des patients cancéreux, le manque de médicaments, la pénurie de vaccins et, bien sûr, la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des syndicats. Le président du Snpssp (Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique), le Dr Mohamed Yousfi, abonde dans le même sens. Deux conditions, selon lui, doivent être remplies pour amorcer une nouvelle dynamique dans le secteur : la concertation avec les partenaires sociaux et la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles. Il a émis le vœu d'être reçu, le plus tôt possible, par le nouveau ministre afin de dresser un état des lieux du secteur et mettre sur la table les doléances des patriciens. En clair, se pencher sur l'amendement du statut particulier, la révision du régime indemnitaire, l'établissement de la carte sanitaire et tous les problèmes liés au secteur comme la pénurie de médicaments et la prise en charge des malades. « L'ancien ministre n'a rien fait pour redresser la barre », dit-il.