Le RCD a tenu, hier, la cinquième session de son conseil national pour débattre de plusieurs questions organiques et politiques concernant l'actualité brûlante. L'occasion pour cette formation de mettre en place des ateliers devant se pencher sur des projets de réformes, à l'instar de ses propositions sur la révision constitutionnelle. Les membres du conseil national ont débattu des « limites » du système judiciaire, notamment en termes de lutte anti-corruption, du système fiscal et des garanties offertes aux investisseurs et du système éducatif constituant l'un des vieux dossiers auquel le RCD accorde un grand intérêt. Les travaux du conseil national ont été ouverts par une allocution du président du parti, dans laquelle il a exprimé la position de sa formation sur « l'impasse politique actuelle », en faisant une analyse globale des différentes questions d'ordre politique. Les exposés des membres du conseil national ont été suivis par des débats, notamment autour d'une nouvelle proposition du RCD concernant « la gestion électorale ». À cet effet, le RCD a réitéré son vœu de mettre en place une commission indépendante chargée des élections lors des prochains rendez-vous électoraux. « Pour permettre à l'Algérie de construire un destin à la mesure des espérances de ses enfants, il faut que la transparence et la justice soient mises au service d'une vision et d'une volonté politique assumant la restauration de l'arbitrage citoyen dans la vie publique », a déclaré Mohsine Belabbas dans son discours. « Si on veut faire de l'élection présidentielle d'avril 2014 une solution politique, le rassemblement le plus large possible doit être organisé pour parvenir à un consensus républicain qui garantisse la paix civile et les libertés du citoyen. Pour cela, il est utile de rappeler qu'il ne peut y avoir de combat démocratique équitable sans l'élimination du fléau de la fraude qui provoque ou aggrave différents éléments constitutifs de la crise. La fraude électorale pervertit l'expression citoyenne, pollue le climat politique qui dérape dans la surenchère et la confusion et discrédite et déstabilise durablement les institutions de l'Etat républicain », enchaîne-t-il. Le RCD a proposé, à cet effet, de dessaisir le ministère de l'Intérieur de la gestion des élections et de la confier à une structure autonome. Il estime aussi qu'il faut impliquer la société civile dans l'observation du scrutin. Lors du conseil national tenu le 25 juillet dernier, une commission, composée de Mohamed Khendek, Saheb Hakim et Salah Belmeki, respectivement secrétaires nationaux à la coordination, à la réforme de l'Etat et aux élus et élections, avait été installée. Elle a travaillé durant le mois d'août pour affiner ces deux propositions. « La priorité de l'heure est de mobiliser, pour les rassembler, tous les segments politiques et sociaux, sans distinction de sensibilité, afin d'arracher les conditions d'une élection organisée par une instance autonome dans la transparence et la libre expression des citoyens. Faute de ce minimum, il est vain de croire à une quelconque démarche politique permettant de sauver le pays », a affirme Belabbas.