Après son projet de Constitution pérenne débattu lors de la convention nationale du 29 juin, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) propose la mise en place d'une commission nationale indépendante d'organisation des élections. L'annonce a été faite par le secrétaire national chargé de la coordination, Mohamed Khendek, lors de son passage à Montréal. Le Dr Khendek qui a rencontré, dimanche soir, des membres de la communauté nationale est revenu, lors de sa conférence, sur l'actualité brûlante faite de scandales de corruption. Pour lui, quand le scandale de l'autoroute Est-Ouest sera sur la table, "l'affaire Khalifa fera office de fait divers." Le conférencier s'étonne du silence de la justice algérienne qui ne s'autosaisit pas, alors que des responsables algériens sont cités dans des affaires de corruption par des tribunaux étrangers. Abordant l'échéance présidentielle prévue théoriquement en avril 2014, l'ancien député du RCD doute de la volonté du pouvoir d'aller vers une élection transparente, dès lors que les conditions d'un scrutin ouvert ne sont pas réunies. L'idée d'un front anti-fraude agrée Khendek, et c'est à quoi travaille le parti de Mohcen Belabbès. Pour ce faire, l'orateur avance l'idée de soustraire au ministère de l'Intérieur la prérogative d'organisation des élections, toutes les élections. "L'idée n'est pas nouvelle, elle a été expérimentée chez nos voisins marocains et tunisiens, y compris dans certains pays africains, comme le Mali", a argumenté Khendek. Pour ce dernier, l'observation des élections, comme on l'a connue jusque-là ne suffit pas à endiguer la fraude qui pervertit le suffrage universel. "La présence d'observateurs la veille des élections n'est plus un gage de transparence des élections, dès lors que la fraude intervient souvent en amont, au niveau du fichier électoral notamment", dit-il. Pour le moment, le RCD essaie de convaincre la classe politique du bien-fondé de sa proposition. C'est dans ce cadre qu'il a rencontré des délégations des partis islamistes Nahda et le MSP. "Même si rien ne nous unit sur le plan idéologique avec les partis de la mouvance islamiste, nous devons nouer un dialogue avec la classe politique pour construire un front antifraude", fera remarquer le responsable du Rassemblement pour qui, la fraude ne fera que reconduire le statu quo qui est mortel pour le pays. Khendek dénonce, par ailleurs, le marasme social qui frappe de plein fouet les familles algériennes. "La crise algérienne est structurelle. Il suffit que le prix du pétrole dégringole sous la barre des 80 $, l'Algérie sera incapable de payer les salaires de ses fonctionnaires", avertit l'orateur. Y. A. Nom Adresse email