La pêche au corail sera relancée à partir de l'année prochaine, a annoncé, hier, Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Cette décision a été prise suite à une étude préparée, durant le premier semestre de l'année en cours, par le département de M. Ferroukhi sur l'activité, la situation exacte de la réserve de l'Algérie, l'état de la pêche et l'impact de son interdiction depuis 2001. « Nous avons préparé un dossier complet sur la pêche au corail qui porte essentiellement sur l'évaluation de la situation en terme de réserves existantes et de la situation actuelle » a affirmé, Sid Ahmed Ferroukhi, lors d'un point de presse tenu en marge de la réunion d'évaluation trimestrielle des cadres du secteur, organisée à Alger. La gestion de cette activité sera confiée à une agence nationale en cours de création. « Nous sommes en train de préparer le cadre organisationnel avant la levée de l'interdiction sur cette activité, qui va intervenir en 2014 », a souligné le ministre. Il s'agit de mettre en place « un certain nombre de conditions concernant l'encadrement technique, l'organisation administrative et la formation pour assurer une bonne relance de l'activité et éviter tout dérapage », a-t-il indiqué. L'objectif attendu par le gouvernement de la mise en place d'une nouvelle organisation est « d'avoir une pêche alternée, rationnelle et suivie, qui se fait de manière raisonnable tout en assurant la durabilité de la ressource », a encore précisé M. Ferroukhi. Les cahiers des charges pour entamer cette nouvelle phase sont en cours d'élaboration. « On veut s'assurer que cette pêche soit pratiquée par des professionnels. L'autorisation sera accordée en mode de concession par adjudication », a-t-il indiqué. M. Ferroukhi rappelle que l'Algérie dispose d'une réserve importante de corail rouge, évaluée par les professionnels à quelques 50% de la réserve mondiale. « Ce qui est très important », a-t-il souligné. Il a affirmé que la pêche de ce type de corail n'est pas une tâche facile, vu les spécificités du corail rouge en Algérie, « dispersé et difficilement repérable ». Il estime que l'interdiction de la pêche au corail en 2001 a eu des « aspects très négatifs dont le risque de destruction de cette ressource par l'ampleur des circuits informels géré par des étrangers, qui se sont tissés autour de cette activité, après son délaissement par les véritables professionnels ». « Il est très important de rouvrir ce dossier car plus on ferme, plus on trouve des difficultés à reprendre la maîtrise du dossier. Et puis, l'informel a réellement détruit cette ressource », a dit Sid Ahmed Ferroukhi. Pour un meilleur contrôle dans les ports A propos du « plan sardine », le ministre a précisé que « le dossier n'a pas été abandonné. L'évaluation de la ressource a été entamée en août et se poursuit avec comme objectif de maitriser les capacités nationales en la matière ». La saison actuelle est très propice à la pêche à la sardine, ce qui a eu un impact sur les prix ayant chuté d'une manière sensible. « Si les résultats du plan sardine de cette année s'avèrent positifs, nous allons le reprendre l'année prochaine », a-t-il précisé. Pour lui, la meilleure alternative pour produire plus de poisson, un produit noble et non pas de masse, est le développement de l'aquaculture, le deuxième axe de la feuille de route sectorielle, tracée par le ministre. « L'aquaculture en mer est la méthode la plus efficace pour avoir une production de qualité. C'est la raison pour laquelle nous sommes en train de réajuster le programme en vue d'une bonne relance de cette activité dès le mois d'octobre prochain », a-t-il dit. Le ministre a également évoqué la question de la réhabilitation des ports de pêche pour lequel un programme complémentaire vient d'être validé par le gouvernement. Une enveloppe de 4 milliards de dinars a été allouée pour la mise en place de ce plan qui consiste à améliorer le service public dans les ports et achever les opérations de réhabilitation de l'ensemble des infrastructures. A ce propos, il invite les professionnels du secteur « à s'impliquer davantage dans cette opération dont l'objectif est d'améliorer les conditions d'exercice des pêcheurs ». A propos du système de contrôle dans les ports, le ministre a précisé qu'un travail est en cours pour redéfinir « la mission et les prérogatives des inspecteurs de la pêche ». En précisant qu'il y a quatre intervenants dans la chaîne de contrôle au niveau des ports à savoir, le corps des garde-côtes, l'autorité vétérinaire, l'inspection du commerce et l'autorité portuaire, le ministre explique que ce travail vise aussi à « mettre en relation tous les acteurs pour le renforcement du système de contrôle en mer et dans les ports ». Concernant le thon rouge, le ministre a donné des instructions à la commission nationale pour préparer la saison 2014.