Photo : S. Zoheir Par Badiâa Amarni Economique par excellence, le secteur de la pêche et pour davantage de développement et une meilleure concrétisation du programme quinquennal 2010-2014 initié par le Président de la République, a mis en place une feuille de route qui est en train d'être lancée sur le terrain en prenant en compte le travail déjà fait par le département. De nombreux déplacements du ministre de la Pêche à travers le territoire national ont eu lieu, à commencer, la semaine passée, par la wilaya de Mostaganem, pour vulgariser cette feuille de route auprès des autorités locales et des opérateurs économiques sans lesquels tout effort serait vain. Hier encore et aujourd'hui, M. Sid Ahmed Ferroukhi, en compagnie de nombreux cadres de son département, s'est rendu à Ghardaïa, Ouargla et Bordj Bou Arréridj pour poursuivre sa tâche de lancement de cette feuille de route inspirée de ses sorties sur le terrain où il a eu à prendre connaissance des préoccupations des professionnels. Cette feuille de route repose sur plusieurs axes principaux, à savoir : la modernisation et l'intégration des filières de la pêche maritime, la promotion et le développement des filières de l'aquaculture ainsi que la valorisation et l'amélioration des moyens de subsistance des ménages à travers la pêche artisanale et l'aquaculture rurale. Ceci en plus de la mobilisation des systèmes de formation, de la recherche de développement et la coopération internationale pour l'accompagnement des professionnels et des opérateurs économiques.Cette feuille de route repose aussi sur d'autres aspects, à savoir : la disponibilité des produits de la pêche avec un meilleur rapport quantité-prix, la création de l'emploi et la préservation de la ressource. D'ailleurs et à propos du premier point, le ministre a mis en place un groupe de travail pour examiner de très près le dossier de la sardine, poisson de large consommation et dont les prix sont devenus, depuis quelques années, hors de la portée des bourses moyennes. Ce qui suscite de plus en plus d'interrogations auprès des populations puisque l'Algérie dispose de 1200 kilomètres de côte alors que le citoyen doit payer cher pour en acheter : 400 à 500 dinars le kilogramme.
Un groupe de travail sur la sardine Le ministre a la ferme intention de communiquer au moment opportun sur cette filière. «La société a besoin qu'on lui explique, et le citoyen de comprendre ce qui se passe dans cette filière», lors du débat mené avec tous les responsables et même les opérateurs du secteur, à Mostaganem, à l'issue de sa visite d'inspection sur le terrain. Le nouveau ministre a affiché sa conviction que le secteur se base sur deux piliers, à savoir : la pêche maritime et l'aquaculture alors que beaucoup ont voulu lui faire croire qu'il n'y a pas de ressource halieutique et qu'il faut aller directement vers l'activité aquacole. Celle-ci sera prise en charge mais l'axe prioritaire, aux yeux du ministre, c'est la pêche maritime. Pour lui, il faut prouver aux citoyens que nous allons faire tous les efforts nécessaires concernant la sardine. «On doit être conscients qu'un seul critère va nous évaluer au niveau de la société c'est la sardine». Pour cela, «on doit s'organiser pour répondre aux interrogations des citoyens» avait dit, avec insistance, le ministre qui se pose à son tour des questions : «Doit-on espérer des évolutions à travers de nouvelles techniques de pêche ou par la protection de la ressource ?». Façon, pour lui, d'explorer toutes les voies et moyens pour trouver les réponses.Se basant sur l'enquête de 2008 sur la consommation qui a révélé que 80% des Algériens consomment de la sardine et que 80% des ressources halieutiques pêchées sont pélagiques (poisson bleu), le ministre de la Pêche a décidé de classer cette filière «en première priorité».Car elle est, en plus, pourvoyeuse d'emplois puisqu'elle comptabilise, actuellement, un minimum de 20 000 emplois.Le ministre semble déterminé à aller de l'avant pour trouver des solutions à tous les dossiers prioritaires à l'exemple, également, de la pêche au thon rouge. Une attention particulière lui est réservée. Sur ce point, également, un groupe de travail est installé et se penche sur la question et examine toutes les procédures juridiques et réglementaires permettant à l'Algérie de reprendre son quota de thon cette année.Le ministre avait déclaré, à Mostaganem : «On saura si on peut récupérer ce quota ou non dans quelques semaines». Il est question de rendre à l'Algérie son quota initial qui lui a été retiré l'année dernière.