La cérémonie d'ouverture du Fofa a été marquée par une brève programmation artistique animée par quatre jeunes chanteurs qui ont interprété des morceaux patriotiques dans une version plus modernisée. Il s'agit du groupe Houriya (liberté), composé de Chems Eddine, Sadek, Kawthar et Ayoub. Les spectateurs sont restés sur leur faim, car le concert n'a pas dépassé une heure. Le public a suivi l'interprétation de ces artistes dans un silence religieux. Il n'a pu s'éclater qu'à la fin de chaque morceau avec des ovations et des acclamations vives et chaleureuses. Il faut dire que cette programmation est réussie mais elle ne sied pas au contexte du festival. Cette même soirée a été ponctuée par un hommage à plusieurs personnalités et figures artistiques notamment Ahmed Rachedi (Algérie), Asaad Fedha (Syrie), Leila Taher (Egypte). Les organisateurs ont choisi, à l'ouverture de ce festival, la projection du premier film de l'Algérie indépendante : « Une si jeune paix de Jacques Charby, réalisé en 1964. A la fin de cette soirée, le public n'a visiblement pas manifesté un grand engouement à la projection du premier film de l'Algérie indépendante : « Une si jeune paix » de Jacques Charby, réalisé en 1964. Pourtant, ce film est porteur d'espoir. Ce premier long métrage de l'Algérie indépendante aborde la rivalité entre deux bandes d'enfants marqués par les séquelles de la guerre. Lorsque Jacques Charby rentre en France en 1966, il était accompagné de Mustapha Belaïd, l'un des acteurs principaux et aussi l'un de ces enfants orphelins mutilés qui se sont laissé mourir. Parce que la guerre de Libération n'a pas épargné les enfants. Comédien et militant anticolonialiste, Jacques Charby s'est éteint le 1er janvier 2006 à l'hôpital Saint Antoine à Paris. Il était âgé de 77 ans. Durant la Guerre d'Algérie, Jacques Charby a rejoint le réseau « Jeanson » en 1958, en même temps que sa femme Aline. Arrêté en février 1960 et incarcéré à la prison de Fresnes, il obtient la liberté médicale, s'évade et se réfugie à Tunis. Condamné par contumace à dix ans de prison, il se fixe à Alger après l'Indépendance avant de bénéficier de la loi d'amnistie en 1966. La thématique de cette 7e édition du Festival cinématographique d'Oran sera consacrée à la nouvelle vague du cinéma arabe, mettant ainsi en relief le talent et la créativité des cinéastes, comédiens et autres professionnels du 7e Art. Parmi les quelque 200 œuvres réceptionnées par le comité compétent, 38 ont été retenues pour être projetées dans le cadre des compétitions, toutes catégories confondues, à savoir 14 longs métrages, 18 courts métrages et 6 documentaires. Conformément à la thématique de cette nouvelle édition, la quasi-totalité des films retenus constitue le premier produit des cinéastes participants, représentant 15 pays du monde arabe (Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Egypte, Emirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Maroc, Mauritanie, Palestine, Qatar, Syrie et Tunisie). Au programme, on citera exemple la participation des films, dans la catégorie long métrage comme « Asham » de Maggie Morgan (Egypte), « C'est dans la boîte » de Djamil Beloucif (Algérie), « Die Welt » de Karim Alexander Pitstra (Tunisie), « Harag W'marag » de Nadine Khan (Egypte), « Sea Shadow » de Nawaf Al Janahi (Emirats arabes unis), « Asfouri » de Fouad Alaywan (Liban). Concernant le court métrage, on notera la participation des films « Les fleurs de Tiwilit » de Wassim Korbi (Tunisie), « Gandoura blanche » d'Akram Zaghba (Algérie), « Les couleurs du silence » d'Asma El Moudir (Maroc), « Sokoon » d'Ammar Abdulla Al Kooheji (Bahrein), « Happy birthday » de Mohanad Hayal (Irak), « Bobby » de Mehdi Barsaoui (Tunisie), « Cotton » de Luay Fadhil (Emirats arabes Unis et Irak), « Le charme du papillon » de Romany Sad, « 8 billion » de Riad Makdessi (Qatar), « Les jours d'avant » de Karim Moussaoui (Algérie). Quant au documentaire, on retrouve des films comme « Layali bala noum » de Elian Raheb (Liban), « World not ours » de Mehdi Flifel (Liban), « Two Meters of this land » d'Ahmed Natche (Palestine), « Chantier A » de Sami Tarek (Algérie), « Irki » de Wael Gzouli (Egypte), « Ta'a Marbouta » d'Ehab El Khatib (Jordanie). Le jury de la catégorie long métrage sera présidé par le réalisateur algérien Ahmed Rachedi, tandis que Réda Bahi et Nabil Hadji présideront respectivement les courts métrages et les documentaires. Le jury de la catégorie long métrage, présidé par Ahmed Rachedi, notera les qualités techniques, esthétiques et artistiques de 13 films dont deux réalisés par des jeunes Algériens : « C'est dans la boîte » de Djamil Beloucif et « Jours de cendres » de Amar Si Fodil. L'Algérie participera en force dans la catégorie court métrage avec 4 œuvres parmi les 18 en lice. Il s'agit de « Square Port Saïd » de Faouzi Boudjemai, « La gandoura blanche » de Akram Zaghba, « Les jours d'avant » de Karim Moussaoui et « Imining » de Embarek Menad. En plus des prix décernés jusque-là, dont le plus prestigieux est le « Wihr d'Or », de nouvelles récompenses verront le jour à l'issue de cette nouvelle édition, comme celle qui sera attribuée au meilleur film documentaire et le Prix de la presse qu'un jury de journalistes réservera à l'œuvre de son choix. Autre nouveauté, cette 7e édition du Fofa sera également marquée par la mise sur pied d'un espace d'expression et d'échange au profit des spécialistes du secteur cinématographique, intitulé Abderrahmane-Bouguermouh en hommage au regretté cinéaste algérien décédé en février dernier. Des conférences thématiques sont aussi prévues au profit des amoureux du 7e Art, axées entre autres sur « La critique cinématographique », « Les droits d'auteur » et « La production cinématographique ». Comme de tradition, plusieurs personnalités, encore en vie ou disparues, connues pour leur contribution au développement de l'art cinématographique, seront honorées dans le cadre de cette 7e édition du Fofa.