L'Assemblée générale des Nations unies était l'occasion pour les présidents palestinien et américain, Mahmoud Abbas et Barak Obama, d'affirmer, lors d'un tête-à-tête, ne pas se faire d'« illusion » sur la difficulté de parvenir à une paix suite à la relance du processus de négociation en juillet dernier et dans lequel les négociations israélo-palestiniennes doivent se poursuivre pendant neuf mois. « Nous ne nous faisons pas d'illusion sur le fait que la paix sera facile ou simple. Et nous allons devoir triompher de plusieurs difficultés », a déclaré le président palestinien Mahmoud Abbas. « La paix au Moyen-Orient n'est pas seulement importante pour les Palestiniens et les Israéliens », mais, assurément, pour « la région et le monde entier », a-t-il précisé. Ces négociations « ont déjà fait courir des risques politiques significatifs au président Abbas ainsi qu'au Premier ministre Netanyahu », a assuré le dirigeant américain, rappelant, toutefois, la position de son administration sur la solution de « deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ». Il a clairement affirmé que « les frontières d'Israël et de la Palestine devraient être fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges (de territoire) d'un accord mutuel, avec des éléments solides de sécurité pour qu'Israël puisse continuer à se défendre lui-même contre toutes les menaces ». Cette référence a été saluée par le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, qui accompagne M. Abbas à l'AG de l'ONU. « Le président Obama a dit que les négociations partaient de la référence des lignes de 1967 », a-t-il fait remarquer sur les ondes de la radio officielle Voix de la Palestine. Du côté israélien, le ministre des Affaires stratégiques et des Relations internationales, Youval Steinitz, membre de la délégation israélienne à New York, a relevé la mention de « Cisjordanie occupée » dans le discours prononcé par le président américain à la tribune de l'ONU avant la rencontre avec le président Abbas. « Cette notion de territoire occupé est superflue de notre point de vue », a-t-il affirmé à la radio publique israélienne. « Je pense qu'il est très clair pour les Palestiniens que des parties significatives, les blocs de colonies, les zones de sécurité, resteront en territoire israélien », a-t-il indiqué. L'annonce d'un Etat palestinien dans les six mois qui viennent est-elle dès lors possible ? La perspective reste aléatoire alors que la rue palestinienne bouillonne en raison de la précarité des conditions de vie dans les territoires occupés et de la provocation qui continue autour de la mosquée El Aqsa.