Créé depuis une trentaine d'années, l'Onat (Office national algérien du tourisme), après un rôle prépondérant dans l'émergence du produit touristique algérien en favorisant une activité et un dynamisme probants, a connu un fléchissement durant les années 1990. Le retour au calme et le climat politique et sécuritaire aidant, voilà que l'Onat reprend du service dans des segments qu'il a dû délaisser au profit de l'organisation des omra et hadj « pour rentabiliser cette institution économique de premier ordre ». Les efforts déployés par les pouvoirs publics et enrôlés par l'Onat en vue de commercialiser et de promouvoir un produit touristique diversifié afin d'attirer davantage de touristes commence à porter ses fruits. Après le tourisme balnéaire lancé le 1er juin et pour lequel l'Onat avait procédé à la réservation de 227 unités entre studios, appartements et villas, situées sur le littoral national pour l'accueil de 3.000 estivants, cet organisme a lancé, dès le mois de septembre en cours, le programme du tourisme saharien. « Ce programme comprend plusieurs circuits et destinations touristiques dans les régions du Sud dont le Hoggar, le Tassili, Timimoun et Bechar, outre des visites de sites culturels et historiques. Les circuits classiques, toujours demandés, sont revisités et enrichis grâce au travail de prospection et les repérages réalisés par nos collaborateurs. Ceci nous a permis d'actualiser le circuit Saoura », expliquera Mohamed Cherif Slatnia, directeur général de l'Onat. L'Onat engagé dans le tourisme réceptif et domestique enregistre ses premiers clients étrangers. Outre les 72 touristes français ayant séjourné en Algérie durant les deux premières semaines de septembre, 100 autres touristes sont attendus pour le mois d'octobre prochain. Ce retour est le résultat d'une conjugaison des efforts de l'Office, mais également de la démarche entreprise par un tour opérateur français qui « a consacré un catalogue à la destination Algérie ». Des écrits sont diffusés, contribuant à faire revenir les touristes étrangers. Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction du journal La Vie, écrit dans son éditorial intitulé « Construire l'avenir ensemble » : « Nous vous proposons un projet que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Vous êtes deux, cinq, dix ou plus, vous connaissez ou vous ne connaissez pas l'Algérie, venez en famille ou entre amis la découvrir à votre manière. Vous le verrez, les Algériens réservent à chacun le meilleur accueil. » Ces écrits ne sont nullement une publicité mensongère ou un piège pour épater et appâter les clients. Même si des lacunes persistent en matière de gestion des établissements hôteliers faute d'une formation adéquate, l'Algérie recèle des endroits uniques. « Notre littoral reste encore vierge et est préservé des constructions anarchiques, donc on peut construire des structures qui correspo,dent aux attentes du client. » Les touristes ont renoué avec l'Onat « puisque en 2012, on est passé du simple au double pour le circuit et le balnéaire (location de studios, appartements). On a enregistré 900 unités pour un séjour en moyenne de 10 jours », dira Slatnia. Tout en précisant que pour « le 1er semestre 2013, on a enregistré 1.500 clients pour les circuits ksour et oasis ». « L'espoir est permis et on reste optimiste, car il y a une reprise du tourisme », dira Salikha Baâmara, collaboratrice du DG de l'Onat. Le tourisme domestique, figure de proue de la relance La promotion des produits touristiques de l'Algérie auprès des consommateurs nationaux reste l'un des principaux moteurs de la relance économique. A ce titre, les pouvoirs publics ont décidé de booster ce créneau d'autant que la demande se fait de plus en plus ressentir. Selon le DG de l'ONAT, Mohamed-Cherif Slatnia, « le tourisme national, c'est l'affaire de tous les secteurs, à commencer par les transports et l'hôtellerie. L'Algérien devient de plus en plus exigeant en matière de prestations eu égard à la hausse des prix du fait de l'insuffisance des structures d'hébergement. L'offre reste en deçà de la demande mais cette situation va vers l'amélioration avec notamment l'investissement du privé et de chaînes étrangères ». Les différentes formules proposées par l'Onat, formule jeunes et universitaires et tourisme thermal, sont des facteurs en mesure d'encourager le tourisme national. Pour ce qui est du tourisme thermal, des séjours et des week-ends sont proposés. « Les départs sont programmés à partir d'Alger pour rejoindre les thermes de Hammam Melouane, Bouhanifia et Hammam Guergour mais aussi depuis Constantine et Oran. » L'Onat organise aussi des séjours à la carte. « Nous sommes en mesure de monter un circuit à la demande du client. Un devis lui est présenté sur la base des frais de transport, d'hébergement et de restauration », expliquera Salikha Baâmara, collaboratrice du DG. « Notre priorité est de traiter des produits à la carte, exaucer les vœux du client et cela c'est la force de l'agence grâce aussi à son personnel qualifié. » Pour mieux répondre aux exigences du client et assurer l'activité touristique, l'Onat a acquis de nouveaux équipements et moyens de transport dont plus d'une vingtaine de bus équipés de toilettes pour un voyage confortable et des 4x4 et autres véhicules de luxe. Des conventions ont été signées avec des tours opérateurs nationaux et internationaux afin de promouvoir le produit touristique algérien Ces conventions de collaboration ont été signées entre l'Office national algérien du tourisme et le tour opérateur français Selectour qui dispose d'un réseau de 85 agences en France et entre l'Onat et Air Algérie dans le cadre de la relance de la destination Algérie. Des séjours avec des tarifs préférentiels dans des stations thermales de Hammam Bouhanifia et Guergour seront accordés également aux Algériens vivant en France, avec un calendrier de départ régulier, depuis fin mars 2013.