En augmentant à 51% sa participation dans le capital du Complexe d'El Hadjar, le groupe public Sider vient de reprendre le contrôle du fleuron de l'industrie nationale qu'il compte relancer après l'échec de sa cession, en 2001, au numéro un mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal. La prise de contrôle par Sider, confirmée, lundi dernier, par ArcelorMittal via un communiqué, a été déjà annoncée à la mi-septembre par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait promis « une avancée (sur le dossier) qui permettra à l'Etat de détenir 51%, au dinar symbolique ». Les deux partenaires viennent de finaliser un accord stratégique portant sur un plan d'investissement de 763 millions de dollars, destiné à développer le Complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba) et les deux mines de Ouenza et de Boukhadra, précise un communiqué d'ArcelorMittal. Le plan d'investissement, qui vise à redresser le complexe, qui s'est fortement dégradé ces dernières années, sera financé par des apports en fonds propres des actionnaires ainsi que par le recours au financement bancaire, selon les précisions du géant mondial de l'acier. Il a pour objectif aussi de doubler la production du complexe à 2,2 millions de tonnes par an en 2017. En 2012, le Complexe, racheté à 70% en 2001 par l'indien Ispat, du géant mondial de l'acier Mittal, n'a produit que 580.000 tonnes et a subi de surcroît une perte de 33 millions de dollars. Cette contre-performance a été enregistrée dans un contexte économique porteur et une demande d'acier très dynamique sur le marché algérien qui importe pour 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques par an. La filiale algérienne d'ArcelorMittal, confrontée, en 2012, à des difficultés financières n'a pas réussi à atteindre l'objectif de 700.000 tonnes de production qu'elle s'est fixée avec son partenaire, Sider, et a été loin d'un million de tonnes produit par le groupe algérien avant l'entrée d'ArcelorMittal dans le capital du Complexe en 2001. Le plan d'investissement retenu, à cet effet, prévoit la modernisation de la filière fonte du complexe, la construction d'une nouvelle filière électrique et l'implantation d'un nouveau laminoir de rond à béton. Il fait partie également d'un programme de redressement du secteur de la sidérurgie que l'Algérie a lancé pour fédérer tous les projets sidérurgiques autour d'un objectif stratégique à savoir, atteindre l'autosuffisance en acier. L'investissement permettra à ArcelorMittal Annaba « de mieux répondre à la demande intérieure croissante sur les produits sidérurgiques, et contribuer positivement à l'objectif du gouvernement de promouvoir l'autosuffisance en acier », souligne le communiqué d'ArcelorMittal.