Le président américain, Barack Obama, a dû annuler un voyage en Asie (une visite prévue le 11 octobre en Malaisie et aux Philippines), programmé pour la semaine prochaine en raison de la paralysie, depuis mardi, des administrations fédérales, pour cause de blocage budgétaire persistant au Congrès. Il sera remplacé, pour la visite dans ces deux pays, par le secrétaire d'Etat, John Kerry. Et l'incertitude plane toujours sur sa présence à deux sommets internationaux, celui de l'Apec (Asie-Pacifique) qui s'ouvre lundi prochain dans l'île indonésienne de Bali, et celui d'Asie de l'Est, à Brunei. « Quant à la participation de M. Obama aux deux sommets, la Maison Blanche évaluera ces déplacements en fonction de l'évolution de la situation cette semaine », a expliqué la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Caitlin Hayden, qui a demandé, à nouveau, au Congrès de « rouvrir les services fédéraux ». Faute d'un accord sur le budget entre les démocrates, majoritaires au Sénat, et l'opposition républicaine qui domine à la Chambre des représentants, les administrations centrales des Etats-Unis sont partiellement fermées depuis mardi. Pour rappel, environ 800.000 fonctionnaires, sur plus de deux millions, ont été mis en congé sans solde, entraînant la fermeture, par exemple, de parcs et de musées, et l'instauration d'un service minimum dans de nombreuses administrations publiques. Du département de la Défense à l'agence de protection de l'environnement, tous les services fédéraux étaient sommés de réduire immédiatement leurs effectifs au minimum vital. La Maison Blanche fonctionnait avec seulement 25% de son équipe et l'énorme machine statistique économique était à l'arrêt, plusieurs données chiffrées macro-économiques ne pouvant donc être publiées. Autre conséquence à forte charge émotionnelle : les cimetières militaires américains dans le monde, là où sont tombés les G'Is des Première et Seconde guerres mondiales, notamment lors du débarquement en Normandie, étaient, eux aussi, fermés « temporairement ». En réaction à cette paralysie, M. Obama a accusé ses adversaires de mener une « croisade idéologique » qui coûte leurs salaires à des centaines de milliers de fonctionnaires. Le président américain a prié ses adversaires au Congrès de voter sans attendre pour mettre fin à la paralysie et au cauchemar de milliers de citoyens américains.