Lakhdar Bentobal dit Si Abdellah, un des dirigeants historiques de la glorieuse Révolution de Novembre, est décédé samedi soir. Sa mort a suscité des regrets et la compassion de sa famille révolutionnaire, des partis politiques et de tout Algérien conscient du rôle important qu'il a assumé durant et après la Révolution. Le FLN, par la voix de M. Kassa Aïssi, chargé de communication du parti, contacté hier par téléphone, a tenu à présenter ses condoléances à la famille du défunt ainsi qu'à ses camarades de combat. Etant membre du groupe des 22, l'adjoint de Zighoud Youcef constitue pour la première force politique du pays un « monument de notre Histoire et une grande perte pour la nation entière », si l'on sait qu'il était membre actif au sein du mouvement national et l'un des initiateurs du congrès de la Soummam. En plus des nombreuses responsabilités qu'il avait assumées en tant qu'acteur influent au sein du Conseil national de la révolution algérienne, ainsi qu'au niveau du GPRA en sa qualité de ministre de l'Intérieur, cette personnalité hors pair a poursuivi le combat même après l'indépendance en initiant de nombreuses actions politiques dans l'ambition de hisser haut l'emblème national libre et indépendant sous tous les cieux. Son passé de résistant prestigieux, enchaîne M. Aïssi, a fait de lui « un homme d'Etat respecté ». En termes de participation à l'écriture de l'Histoire, le chargé de communication du FLN estime que Lakhdar Bentobal a apporté sa pierre à l'édifice à travers plusieurs contributions dans divers séminaires et rencontres historiques. Et il croit savoir même que Bentobal aurait commencé à rédiger ses mémoires, en plus des déclarations faites en 1975 qui sont aujourd'hui archivées au niveau des services de l'ex-commissariat politique de l'ANP. Le RND présente également ses condoléances à la famille du regretté, que M. Miloud Chorfi, porte-parole du parti qualifie de « figure historique importante dont le nom n'échappe à personne ». Rappelant dans ce cadre la grandeur de l'âme de Bentobal, membre du groupe historique des 22, M. Chorfi estime que l'Algérie vient de perdre « un pilier de la Révolution » ayant occupé des postes importants au sein du mouvement national. Notre interlocuteur appelle toutes « les plumes algériennes, ainsi que les historiens à écrire l'histoire avant le départ des acteurs de notre Histoire ». M. Moussa Touati, président du FNA, présente lui aussi ses sincères condoléances à la famille de Bentobal, en regrettant le fait qu'il parte en emportant avec lui ses « secrets » à savoir ses témoignages historiques, pouvant éclairer les futures générations sur le rôle structurant des acteurs de la guerre de libération ayant pour credo l'indépendance.