Désormais, la petite Chaïma peut se reposer en paix. Son assassin présumé, M. Hamza, a été arrêté après plusieurs mois de cavale. Il a révélé, lors de son audition par les enquêteurs de la Gendarmerie nationale, que le mobile du crime est « un différend avec le père de la victime sur une somme d'argent » et qu'il n'a pas trouvé d'autre moyen de se venger que de s'en prendre à la petite fille. Les propos de l'assassin présumé ont été rapportés, hier, par le directeur de l'enquête sur cette affaire, le chef de la compagnie de la GN de Zéralda, le commandant Belgacem Benhamamouche. Lors d'un point de presse animé au siège de la compagnie, l'officier supérieur a annoncé l'arrestation de l'auteur présumé de l'assassinat de la petite Chaïma, âgée de 8 ans, déjà identifié et qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt national. Le suspect, un maçon âgé de 30 ans, repris de justice, condamné dans des affaires de détention et de commercialisation de drogue, a été interpellé dans la soirée de dimanche vers 17h30, au domicile parental, à Maâlema. Les enquêteurs chargés de cette affaire ont réussi à le localiser alors qu'il s'était rendu chez ses parents. Il circulait avec de fausses cartes d'identité Suite à quoi, un dispositif a été mis en place pour son arrestation. « Le quartier a été totalement bouclé, les accès fermés et un nombre important de gendarmes déployés dont une section de sécurité et d'intervention (SSI) et une brigade de la sécurité routière », a précisé le commandant Benhamamouche. Encerclé, l'auteur a réussi à s'enfuir vers une maison mitoyenne en construction. Il a opposé une forte résistance en usant de gourdins et de jets de pierres. Il sera finalement arrêté, explique encore l'officier, tout en affirmant que son arrestation a eu lieu suite à « un long travail d'investigations et de filature », surtout que le suspect circulait avec de fausses cartes d'identité et utilisait des puces de téléphone anonymes. « L'une des cartes d'identité a été volée à un citoyen au centre de la commune d'Aïn Benian, dont la victime n'a pas déposé plainte alors que la deuxième pièce a été volée à Zéralda », a-t-il précisé. Une enquête est en cours pour déterminer de quelle manière il a pu avoir ces deux documents. Les investigations s'orientent également sur l'identification d'éventuels complices qui lui ont assuré l'hébergement et les déplacements. « Le suspect a avancé le nom de trois complices impliqués directement dans l'enlèvement de la petite fille, à cause d'un conflit avec son père, alors qu'il a reconnu que c'est lui qui a assassiné la fillette par strangulation durant trois minutes », a ajouté le conférencier. Un viol pour « maquiller » le crime Le responsable de la communication du commandement de la GN, le lieutenant-colonel, Abdelhamid Kerroud, a précisé que le suspect a procédé au viol de la victime pour désorienter les enquêteurs. « Il voulait maquiller son crime et orienter ainsi l'enquête vers la pédophile », a-t-il souligné. Interrogé sur l'arrestation du suspect près de 10 mois après le crime, le porte-parole de la GN a affirmé qu'il a été identifié sur la base des tests ADN, suivis de l'examen des traces de sang relevé sur son pantalon, qui ont confirmé qu'il s'agit du sang de la victime. « Le suspect a été auditionné lors de l'enquête préliminaire, mais il a été relâché pour manque de preuves avant d'être identifié et confondu par des preuves scientifiques », a précisé le lieutenant-colonel. Il a également indiqué que le mis en cause était activement recherché par ses services dans plusieurs wilayas, à savoir, Alger, Médéa, Aïn Defla, Chlef, Tipasa, Blida et Bouira. « Les investigations ont fait ressortir que le suspect n'a pas quitté le centre du pays et qu'il s'est refugié dans des chantiers pour échapper aux opérations de ratissage de la GN qui ont ciblé plusieurs lieux », a indiqué le directeur de l'enquête qui a démenti les informations faisant état de sa fuite en Tunisie. Le procureur de Koléa : « Le mis en cause sera jugé très prochainement » De son côté, le procureur près le tribunal de Koléa (Tipasa), Abdennour Kaci, s'est déplacé, hier au siège de la compagnie de la GN, à Zéralda, « pour s'enquérir des conditions de détention de l'assassin présumé », a-t-il souligné dans une déclaration à la presse, et ce, avant le transfert du mis en cause vers le tribunal de Koléa. Le magistrat est revenu sur la procédure pénale suivie dans cette affaire qui s'est soldée en premier lieu par l'identification de l'auteur « sur une preuve scientifique » avant son arrestation après plusieurs mois de cavale. L'instruction judiciaire clôturée, « le mis en cause sera jugé très prochainement », a conclu le procureur. On apprend également que le père de la victime a été convoqué pour un complément d'enquête.