La figue a été de la fête à Beni Maouche qui organise, depuis jeudi dernier, la onzième édition de cet événement désormais entré dans la tradition de la localité qui a chaleureusement accueilli ses invités. Les festivités ont d'abord commencé par une visite au cimetière des martyrs (Beni Maouche compte 1014 chahid), où une gerbe de fleurs a été déposée, ainsi qu'au musée du moudjahid, avant de prendre la direction du village Tiwal où les visiteurs ont été agréablement surpris par l'expérience d'aménagement urbanistique et environnementale menée avec succès par l'association socio-culturelle Tighri N'Tiwal. Une expérience unique dans la wilaya qui mérite d'être encouragée et étendue, selon les propos du wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, visiblement impressionné par le travail accompli. Retour au chef-lieu et à la fête de la figue. Au cours des interventions faites dans la salle de conférence, le SG de l'APC de Beni Maouche, Haderbache Mohand Arab, a expliqué que cette manifestation est l'occasion de partager la joie des producteurs et que la présente édition ambitionne de dépasser le cadre purement folklorique de cette fête, désormais devenue un événement national puisqu'elle accueille cette fois-ci des producteurs d'autres wilayas. Il a souligné également que les organisateurs ont tenu à associer les artisans et impliquer l'université, à travers la participation de chercheurs qui donneront des conférences et éclaireront par là même les agriculteurs sur certains aspects de leur métier ; ils n'ont pas omis de lui adjoindre un volet culturel à travers une exposition de livres, ainsi que la participation de troupes musicales et théâtrales. De même, une visite guidée pour découvrir le patrimoine de la région et une remise des prix aux participants sont au programme de cet événement de trois jours. Pour sa part, dans une courte intervention, le P/APC, Khaled Loudjani, a invité les présents à découvrir les produits du terroir. De son côté, le représentant de l'APW a espéré que cette fête prendra à l'avenir une dimension de plus grande ampleur, estimant que cette expérience a démontré la viabilité de l'agriculture de montagne dont il fera le panégyrique. Le président de la chambre d'agriculture, Mohamed Bouhdjar, a assuré, quant à lui, avoir accepté l'invitation avec empressement, indiquant que Beni Maouche dispose de grandes potentialités agricoles, surtout pour la figue séchée qui avait auparavant une réputation internationale, notamment en Allemagne, relevant que Béjaïa avait aussi décroché le premier prix pour la qualité de son huile d'olive. Dans son intervention, le wali de Bejaïa, qui a relevé le rajeunissement des participants par rapport aux précédentes éditions et remarqué l'absence de représentants de l'Association des femmes de diplomates accrédités en Algérie, qui lui conférait un cachet particulier, a encouragé les organisateurs à ancrer cette fête dans la tradition locale. Il enchaînera sur les efforts accomplis en matière de logements ruraux dans cette région aux deux tiers montagneuse, tout en mettant en exergue la disponibilité de ses services à répondre à toute demande additionnelle. Il annoncera également l'acceptation du projet d'un lycée à Beni Maouche qui sera opérationnel l'année prochaine, et l'étude d'implantation d'un établissement hospitalier, et promettra la réalisation, dans un avenir proche, d'un branchement au gaz naturel qui bénéficiera à 1.500 foyers. Le wali de Bejaïa n'a pas manqué de revenir sur la visite effectuée au village de Tiwal. « C'est le village le plus propre de la wilaya de Béjaïa et il n'y a aucun dos d'âne ! », s'est-il exclamé en soulignant le fait que l'association n'a disposé que de 95 millions de centimes pour réaliser son projet. Il enchaînera sur la nécessité pour Bejaïa de disposer de décharges publiques, désavouant les oppositions que les habitants soulèvent chaque fois qu'un tel projet est avancé. « Le développement a un coût et les habitants doivent accepter cela », lancera-t-il. Le wali a, par ailleurs, abordé le problème de l'interruption du trafic ferroviaire au niveau de Beni Mansour par des manifestants. « Les revendications sont peut-être légitimes, mais c'est un problème local qui ne doit pas déborder ce cadre car il pénalise des populations qui n'ont rien à y voir », justifiera-t-il, assurant que les expropriés dans le cadre du projet de doublement de la voie ferrée seront indemnisés. Il conclut sur le souhait que cette situation d'opposition systématique ne se répétera pas lors de la pose des conduites de gaz de ville. Place à la fête !