Roque Pascual, 50 ans, et Albert Vilalta, 35 ans, les deux membres du personnel d'une organisation humanitaire catalane, Barcelona-Acció Solidaria, enlevés le 29 novembre dernier entre Nouakchott et Nouadhibou en compagnie de leur collègue nommée Alicia Gamez, 39 ans, relâchée en mars dernier, sont libres depuis dimanche soir. Ils sont arrivés hier soir par avion à Barcelone après leur transfert «sécurisé»de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso à Ouagadougou par un hélicoptère officiel. Selon des médias espagnols, la libération des deux membres de l'ONG catalane qui étaient détenus depuis au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été négociée. La succursale au Sahel de l'Internationale terroriste qui a donné le 16 août des «preuves de vie» de ses otages, a récupéré un des siens: Omar Sid Ahmed Ould Hamma, condamné à 12 ans de prison assortis de travaux forcés pour ce double enlèvement monnayé, ce malien de 52 ans a été extradé lundi dernier par un avion militaire espagnol vers le Mali par la Mauritanie et encaissé 3, 8 millions d'euros. 5 à 10 millions auraient été remis selon le quotidien ABC par Mustapha ould Limam Chafi, le médiateur et conseiller de Blaise Compaore, le président du Burkina Faso, à Mokhtar Belmokhtar, parrain d'Abou Zeid le chef du groupe qui détenait les deux Espagnols. Deux gestes qui donnent des «ailes» aux terroristes et foulent aux pieds les recommandations de la communauté internationale. Droukdel alias Abou Mossaâb Abdelwadoud, l'émir de cette organisation criminelle, a qualifié cette extradition de «victoire pour l'Aqmi». «Le fait que Omar soit transféré au Mali est une victoire pour les moudjahiddine», écrit-t-il dans un communiqué diffusé sur un site Internet proche d'Al Qaïda. Autre fait grave : le paiement des rançons que le Conseil de sécurité et l'Union africaine ont criminalisé. «Aujourd'hui est un jour de fête», s'est félicité hier le chef de Gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, sans faire mention du versement d'aucune rançon avant de “remercier les gouvernements, surtout ceux de la zone où s'est produite cette prise d'otage”.