Le ministre délégué au Budget, Mohamed Djellab, a procédé à l'installation d'un atelier sur la partenariant public-privé. L'atelier planchera sur les modalités de contribution dues au financement de l'investissement national public et privé conformément aux décisions de la dernière tripartite qui s'est tenue il y a une semaine. Dans ce sens, M. Djellab a relevé qu'« il est temps de faire intervenir le FNI dans l'accompagnement des investisseurs avec des seuils minimums ». Ces seuils seront déterminés lors de cet atelier. Des sous-groupes seront installés pour étudier notamment l'aspect législatif et règlementaire à l'intervention du FNI. Il a souligné que cet instrument de financement de l'économie s'ajoute aux autres outils que sont les banques, la Bourse, les dispositifs destinés aux projets portés par les jeunes ainsi qu'au leasing. Le DG du FNI livre un bref bilan Pour sa part, Ahcen Haddad, DG du Fonds national d'investissement (FNI), a expliqué en marge de l'installation de l'atelier les prérogatives et la vocation du Fonds. Il a, en outre, livré un bref bilan de son activité avec 6 dossiers d'entreprises ayant accepté d'ouvrir leurs capitaux dans l'industrie. Dans l'agroalimentaire, trois dossiers sont à l'étude. Dans les TIC, deux dossiers dont l'un, le chef d'entreprise, est un national installé à l'étranger désireux d'investir en Algérie. Il est à la recherche d'un partenaire résident pour créer une entreprise. Le FNI entrera à hauteur de 34% dans le capital. Dans le tourisme, un complexe sera réalisé à Skikda avec la société algéro-saoudienne Asicom. Dans la sidérurgie, le FNI prend aussi des participations dans un projet en partenariat avec Qatar Steel. Pour rappel, dans le secteur financier, le Fonds a pris part au capital d'AXA Assurances et avec la banque El Baraka dans le domaine du leasing. Il est à signaler qu'à ce jour, le FNI n'a pas encore fait l'évaluation du total de ces investissements, a laissé entendre M. Haddad. Le FNI, l'ex-Banque algérienne de développement (BAD), a été créé pour soutenir l'investissement par des prises de participations. Il n'a pas pour vocation de rester comme actionnaire. Son rôle est de dynamiser l'investissement dans différentes filières par le biais de la Bourse. Il utilise tous les instruments financiers mis en place par l'Etat. Comme les chefs d'entreprise ne veulent pas ouvrir leurs capitaux, le FNI partage le risque. Par ailleurs, son intervention donne la possibilité aux petits porteurs d'acheter des actions pour fructifier leur épargne et avoir un revenu en fin d'année. Le FNI peut avoir 34% du total du capital d'une entreprise. Pour le cas d'une entreprise publique, l'Etat peut décider une prise inférieure à ce taux. Pour diversifier l'investissement, le capital de l'entreprise candidate ne doit pas être inférieur à 7 milliards de dinars. Par exemple, une sarl de 100.000 DA ne peut être candidate à l'ouverture de son capital. Le Fonds entre dans le capital de grandes PME, à vocation export, qui peuvent servir à la sous-traitance, a fait remarquer M. Haddad. « L'entreprise ne doit pas avoir peu de fonds propres ou trop de dettes », a-t-il ajouté. Fusions-acquisitions : une rencontre prévue après l'Aïd Pour leur part, les associations patronales ont relevé le manque d'implication du FNI dans l'investissement des entreprises notamment privées. Habib Yousfi, président de la Confédération générale du patronat algérien (CGEA), a indiqué que l'occasion se présente pour « dépasser les obstacles » dans ce sens. De son côté, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a commencé par inviter les membres de l'atelier à œuvrer dans le sens à relever le taux de participation de l'industrie dans le PIB de 5% à 10% grâce à l'intervention du FNI dans le partenariat public-privé ainsi que les fusions-acquisitions en facilitant l'installation de structures commerciales des exportateurs à l'étranger. Son souci portait sur la possibilité d'achat de parts du FNI dans les 5 années qui suivent. Dans ce sens, le ministre délégué a répondu qu'« après l'Aïd, tout sera mis sur la table » pour parler des fusions-acquisitions. Le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelaziz Mhenni, a invité l'ensemble des intervenants à « retrousser les manches ». Enfin, pour le patronat public, le président de l'Union nationale des entreprises publiques Ali Slimani, s'est engagé au nom de ses collègues à apporter leur contribution dans ce processus pas seulement au profit du secteur public mais pour toutes les entreprises nationales. L'atelier a regroupé les représentants des associations patronales et de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et du ministère du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, l'atelier est composé des directeurs généraux du FNI, du Trésor, du Crédit populaire d'Algérie et de la Banque nationale d'Algérie ainsi que du président de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF).