La vétusté des immeubles à Alger a constitué l'essentiel de la question du député Youcef Khebeba, de l'AAV, adressée, jeudi dernier, à l'APN, au ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune. Le député a cité le nombre de 15 bâtiments à Bab El Oued classés « rouge » au lendemain du séisme qui a frappé le centre du pays en 2003, toujours occupés par des familles, qui ne sont pas encore réhabilités. Dans sa réponse, le ministre a indiqué que ce problème ne se pose pas uniquement à Alger, mais au niveau des grandes villes du pays. Après le départ des colons français en 1962, il a été recensé, indique-t-il, 1.780.000 habitations dont 40% de cités dites européennes, implantées notamment à Constantine, Oran, Alger, Annaba. « La réhabilitation de toutes ces habitations dépassait nos capacités techniques et financières », a-t-il rappelé. S'agissant des cas cités par le député, M. Tebboune a soulevé deux principales contraintes entravant l'aménagement des immeubles en question. Il y a d'abord l'implantation de ces bâtisses dans des centres urbains jouxtant d'autres immeubles, ce qui fait que l'entame des travaux constituera un danger pour le reste des bâtiments, ensuite la propriété « multiple » de ces immeubles. « Dans la même bâtisse, on trouve parfois des parties appartenant à des particuliers, d'autres à l'OPGI et d'autres à l'Etat, ce qui présente des contraintes juridiques pour intervenir », expliquera le ministre. Pour M. Tebboune, 75 immeubles à Alger et plus de 1.000 au niveau national nécessitent une réhabilitation urgente. Cependant, il a signalé la prise en charge de ce dossier une fois les opérations de relogement des habitants de ces immeubles achevées. « Juste après l'opération de relogement au cours des prochains mois, il sera procédé à la démolition ou à la restauration des constructions vétustes et précaires dans la capitale », ajoutera le ministre. Logement pour les journalistes : le certificat de résidence supprimé du dossier La deuxième question destinée au ministre de l'Habitat a trait au logement des journalistes. Le représentant du gouvernement a affirmé que des gens de la presse ont déjà bénéficié de différents programmes de logements, et « ceci est leur droit, comme tout autre citoyen. Nous avons d'ailleurs les listes de journalistes bénéficiaires ». Réserver un quota de logements pour les journalistes dans les prochains programmes est, a indiqué le ministre, insensé, puisque seuls les corps de sécurité doivent, pour diverses raisons, loger dans des cités spéciales. « J'estime qu'il ne faut pas leur consacrer un quota afin qu'ils ne se retrouvent pas dans des situations gênantes. Je ne veux pas qu'on les montre du doigt. Les journalistes ont le droit de postuler aux programmes de logements comme tout le monde », a-t-il précisé. Comme facilitation accordée à cette catégorie de professionnels,M. Tebboune cite la suppression du certificat de résidence demandé dans la constitution du dossier.