Photo : Makine F. L'islam insiste énormément sur tout ce qui touche au «Lissane» (la langue). La parole est soumise à un certain nombre de règles qui vont de l'obligation à l'interdit. Le fidèle musulman est tenu, en effet, de respecter un certain nombre de principes comme le fait de dire la vérité, d'être sincère, de ne pas mentir, de ne pas calomnier et de ne point faire de faux sermons. Notre langue est l'outil qui fait fonction d'interprète à tous les autres organes, notamment le cœur. Pour cela, notre religion accorde une importance particulière à tout ce qui émane du «lissane». De nombreux versets coraniques et de hadiths mettent l'accent sur la nécessité d'éviter les innombrables maux causés par nos mots. Ainsi le Prophète (QSSSL) disait souvent : «La foi d'un serviteur n'acquiert la droiture que si son cœur est droit et le cœur ne peut acquérir la droiture que si la langue est droite». Il disait aussi : «Celui qui croit en Dieu et au jour du jugement, qu'il dise du bien ou qu'il garde le silence». Il insistait sur ce point car il voulait nous faire comprendre combien le mauvais usage de la parole pouvait être néfaste sur la vie d'un homme et même de la société. Cette nuisance est terrestre tout d'abord, elle devient ensuite feu de l'enfer en au-delà. Voila qu'un jour Mouadh Ibn Jabal demanda au Prophète (QSSSL) : «Ô Envoyé de Dieu serons-nous jugés pour nos paroles ? Et le Prophète (QSSSL) lui répondit : «Ô Mouadh ! C'est la moisson de la langue qui le plus souvent jette les gens dans l'Enfer». Et en toutes traditions, nous avons souvent croisé des sentences vantant le mérite du mutisme devant le sot bavardage. Le silence a toujours été perçu comme une sagesse mais rares sont ceux qui ont su le pratiquer. Ainsi, il est conté que l'on dit à ‘Issa' (Jésus) : «Montre-nous une œuvre qui nous fait entrer au paradis ?» Il leur répondit : «Ne parlez jamais», on lui rétorqua : «On ne peut pas se retenir de parler». II leur répondit : «Alors, ne parlez que pour dire du Bien». L'humanité a gardé aussi de Souleymane (Salomon) cette sagesse qui dit : «Si la parole est d'Argent le silence est d'Or». Un homme éclairé peut aisément comprendre que la mauvaise parole ne peut mener qu'à l'impasse. Mais souvent elle est source de bien des tourments touchant la vie des gens, déstabilisant des familles et créant même la zizanie dans la société. C'est ainsi que l'homme à travers l'histoire ancienne ou toute récente a vu des leaders n'ayant pas la sagesse de se taire, réveiller la «fitna» dans leur société. Ces gens-là n'ont pas su maîtriser leur langue. Sans prêter mauvaise intention à ces gens-là, les sages s'accordent à dire qu'en voulant rapprocher «un moindre bien», ils ont attiré à leurs peuples de plus grands maux. Les guerres ont toujours commencé par des batailles dont les premiers projectiles n'étaient que de simples mots. Dieu préserve-nous de nos mauvaises paroles par la constante lecture du coran, et le «dikhr». En effet aucun organe n'a besoin d'être emprisonné plus que la langue, «cette langue, qui est déjà enfermée derrière deux barrières : les lèvres et les dents».