Les maladies vasculaires cérébrales sont responsables de plus de 26% de décès en Algérie. Couplées aux accidents cardiovasculaires, elles constituent la première cause de mortalité dans le pays, loin devant les cancers et même les accidents de la route. C'est dire la gravité de cette pathologie qui tend à enregistrer une incidence de plus en plus grande dans un pays en pleine transition épidémiologique. Les chiffres sont là pour confirmer une réalité implacable. Selon les données, rendues publiques par la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (SANNC) que préside le professeur Arezki Mohamed, 60.000 nouveaux cas d'AVC sont enregistrés chaque année en Algérie, induisant 20.000 décès, soit quatre à cinq fois plus que le nombre de victimes des accidents de la circulation. Quand ils n'entraînent pas la mort, ils laissent des handicaps irréversibles dans la moitié du nombre susmentionné. Chaque année, dans le monde, plus de 83.000 jeunes de moins de 20 ans meurent des conséquences d'un accident vasculaire cérébral (AVC), soit 125 par jour. Quant au nombre d'AVC qui frappent les 20-65 ans, il a bondi de 25% au cours des 20 dernières années. Un taux qui devrait doubler d'ici 2030. A l'occasion de la Journée mondiale contre l'AVC, qui coïncide avec le 29 octobre, ces chiffres ne manquent pas d'interpeller. Une enquête, réalisée par la Société algérienne de cardiologie pendant vingt-quatre heures auprès de 6.000 patients présentant, à la consultation aux urgences médico-chirurgicales des hôpitaux de la capitale, des douleurs thoraciques enclenchant un AVC, a montré une prévalence de 16 cas diagnostiqués chaque jour. D'après les résultats de cette enquête, outre la douleur thoracique, les patients ont présenté des dyspnées (difficultés respiratoires) et des palpitations, orientant automatiquement le praticien vers un problème cardiaque. La mortalité survient, car souvent le malade arrive aux urgences trop tard, c'est-à-dire après plus de trois heures de l'apparition des premiers symptômes de l'AVC. C'est justement durant ces golden hours, comme les appellent les spécialistes de la santé, que l'intervention médicale peut sauver le patient d'une mort certaine. La cause majeure des attaques vasculaires cérébrales demeure l'athérothrombose dont les facteurs de risque sont l'hypertension artérielle, le tabagisme, le diabète et la sédentarité. « Les AVC connaissent une hausse importante en raison notamment du changement du mode de vie des citoyens de plus en plus sédentaires et consommant des aliments gras et sucrés en quantités importantes », corrobore le professeur. Bougherbal, chef du service cardiologie à l'EHS docteur Maouche (ex-CNMS).