Initié par l'Office central de répression de la corruption (OCRC), en partenariat avec l'ambassade de France en Algérie, un séminaire sur la modernisation du droit et des pratiques judiciaires et d'investigations en matière de lutte contre la corruption se tient depuis hier à Alger. Les participants d'Algérie et de France débattront de plusieurs thèmes autour des législations des deux pays en matière de lutte contre la corruption, dont les techniques d'enquête et d'identification des comptes bancaires et la saisie et le gel des avoirs ainsi que les voies et moyens de coopération possibles. Dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du ministère des Finances, Miloud Boutaba, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué que « la corruption constitue aujourd'hui plus que jamais un phénomène criminel grave qui gangrène les économies des Etats et freine leur développement ». La corruption, selon M. Djoudi, « n'est plus seulement une question interne pouvant être endiguée par des lois et des mécanismes nationaux, mais dépasse les frontières et devient une préoccupation de la communauté internationale qui s'attache davantage au renforcement de la coopération internationale et bilatérale pour y faire face ». Pour sa part, le directeur général, Abdelmalek Sayeh, a rappelé, dans le même contexte, les missions assignées à l'OCRC parmi lesquelles la promotion de la coordination et l'entraide avec les autres institutions spécialisées en la matière et le développement de l'échange bilatéral et international dans son domaine de compétence. De son côté, l'ambassadeur de France en Algérie, André Parant, a indiqué que ce séminaire est « le fruit d'une étroite coopération entre l'OCRC et les services de l'ambassade », relevant, par ailleurs, que la corruption est un « phénomène universel qui affecte les pays et les sociétés dont la lutte ne peut se faire que dans un cadre international ». Une quarantaine de dossiers exploités à l'OCRC S'exprimant en marge des travaux du séminaire, le DG de l'OCRC a fait savoir qu'une quarantaine de dossiers, relevant de différents secteurs économiques, sont en cours d'exploitation à l'Office. « Au niveau de l'office, nous avons des dossiers mis en instance parce qu'ils ne réunissent pas tous les éléments d'appréciation, d'autres ont été déférés devant la justice, et une quarantaine sont en cours d'exploitation. » Par ailleurs, M. Sayeh a jugé nécessaire de créer d'autres mécanismes au niveau national de lutte contre la corruption afin de « mieux maîtriser et cerner ce phénomène » et de renforcer la coopération internationale et bilatérale pour y faire face. Il dira à ce propos que « les mécanismes de lutte contre la corruption en Algérie existent mais nous cherchons à créer d'autres mécanismes pour mieux maîtriser ce phénomène ».