La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a commémoré, hier, à Alger, le 59e anniversaire du déclenchement de la révolution de novembre 1954, en organisant un forum animé par le directeur du Centre national des archives (CNA), Abdelmadjid Chikhi, qui s'ajoute, indique la cellule de communication de la DGSN, aux activités multiples célébrant les fêtes nationales, élaborées en coordination avec le ministère des Moudjahidine. Le directeur du CNA, également ancien combattant de la révolution armée, est revenu dans sa conférence sur quelques événements l'ayant marqué personnellement, dit-il, pour expliquer le parcours difficile de tout un peuple en lutte pour son indépendance. Il commence son intervention pour préciser que « l'indépendance du pays n'a pas été le seul fruit de la génération de Novembre 1954, mais le sacrifice de plusieurs générations ayant résisté au colonialisme français. Chacun avait apporté sa propre pierre ». Le principe suivi à l'époque pour joindre les rangs de l'ALN exigeait de tout individu désirant y adhérer de commettre d'abord des attentats ou actions démontrant sa détermination. Il cite l'exemple du chahid Ahmed Ben Ahmed, ancien combattant de la guerre d'Indochine, qui, raconte le conférencier, a brûlé le drapeau français le 14 juillet 1956 en pleine parade célébrant la fête française. L'invité de la DGSN raconte également l'engagement d'une mère de famille qui a sacrifié quatre de ses filles rien que pour ne pas vouloir divulguer l'identité des combattants, de passage dans sa maison, qu'elle avait nourris. La scène d'un combattant blessé en plein accrochage avant d'être égorgé par des harkis a été également racontée par l'orateur. Sur un autre aspect, le directeur du CNA a remis en cause les mensonges et autres falsifications de l'histoire, utilisés par les colons pour justifier leur présence en Algérie. Il note d'abord que l'Etat algérien existait bien avant l'arrivée des Français et que des conventions, au nombre de 79, durant la période allant de 1600 à 1830, ont été même signées entre l'Algérie et la France : « il y a des archives qui attestent de ces conventions ». Il ajoute que « l'Algérie, contrairement à ce qu'on pense, n'a pas été une province de l'empire ottoman, puisque c'était elle qui demandait d'être son partenaire dans la Méditerranée ». En somme, « l'arrivée des Français en 1830 était une agression pure et claire contre un Etat souverain ».