Le secrétaire d'Etat américain se rendra d'ici le 11 novembre au Caire, à Riyad, Jérusalem, Bethléem, Amman, Abou Dhabi, Alger et Rabat. Selon sa porte-parole Jennifer Psaki, le chef de la diplomatie américaine « va réaffirmer la nature stratégique des relations entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite » et parler de la manière de « mettre fin à la guerre en Syrie, d'avancer en Egypte » ainsi que des « négociations avec le groupe 5+1 et l'Iran » sur le nucléaire prévues les 7 et 8 novembre à Genève. John Kerry commencera par une visite de « quelques heures » au Caire, les relations entre l'Egypte et les Etats-Unis ayant connu un refroidissement depuis la destitution de Mohamed Morsi le 3 juillet dernier. Les discussions entre M. Kerry et les hauts responsables égyptiens « porteront en priorité sur les relations bilatérales et une éventuelle reprise des aides américaines », a déclaré Mme Psaki. Le responsable américain se rendra ensuite à Riyad où il « va réaffirmer la nature stratégique des relations entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite au vu de l'ampleur des défis que nos deux pays doivent relever ensemble », a affirmé la porte-parole de la diplomatie américaine. Selon des sources bien informées, M. Kerry tentera d'apaiser les tensions puisque l'enjeu des relations avec cette monarchie du Golfe est important, s'agissant notamment du premier exportateur mondial de pétrole dont la banque centrale détient environ 690 milliards de dollars d'actifs étrangers, en grande partie en bons de Trésor américain. Ces derniers temps, le courant ne passait pas avec cet allié des Etats-Unis. Riyad reproche à Washington son rapprochement avec l'Iran et son « non-interventionnisme militaire » en Syrie. L'Arabie saoudite a refusé, le 18 octobre dernier, de siéger au Conseil de sécurité de l'ONU, un acte sans précédent visant à protester contre « l'impuissance » de cet organe. Des divergences fondamentales sont apparues dans l'approche et la gestion du dossier de la Syrie de nature à porter atteinte à la coopération en matière d'armement et d'entraînement de la rébellion. Autre point chaud du périple du secrétaire d'Etat américain : le processus de négociations israélo-palestiniennes. Lors de cette étape sensible, abordée à partir de mardi prochain, Kerry cherchera à garantir la relance des pourparlers menacés par l'annonce du gouvernement israélien de construire 1.500 nouveaux logements et deux projets de développement à El-Qods-Est occupée. Son département a reconnu que la énième bravade israélienne « assombrissait le climat des négociations » qui avaient déjà souffert, en septembre 2010, des projets de colonisation implantés dans des zones sensibles censées faire partie du futur Etat palestinien. Le gouvernement israélien « veut gagner du temps pour renforcer sa politique de colonisation et imposer une nouvelle réalité sur le terrain. Une telle position est de nature à miner les négociations de paix et détruire toute possibilité d'établir un Etat palestinien viable », a expliqué le négociateur palestinien, Yasser Abed Rabbo. Kerry réussira-t-il à débloquer la situation ? Au cours de cette tournée dans la région, le chef de la diplomatie américaine fera une halte en Europe. Il ira à Varsovie pour parler de « nos partenariats de défense avec la Pologne et (de sa) contribution à la promotion de la démocratie et (...) de l'influence de l'Otan », a indiqué sa porte-parole, avant de poser ses valises au Maghreb.