C'est en tout cas ce que pense Samir Toumi qui a dédié un excellent récit intitulé « Alger, le cri », paru aux éditions Barzakh, à la capitale. Rencontré à l'issue d'une vente dédicace de son livre à la librairie Tiers-monde, l'auteur souligne d'emblée que son écrit est à la fois une quête de soi et des origines. « Je cherche la parole malgré la difficulté de s'exprimer et l'impossibilité de crier et de dire », affirme-t-il, avant de préciser, toutefois, que dans cette œuvre, il a établi un parallèle entre les difficultés sociales et personnelles. C'est donc naturellement qu'aux tourments qui vrillent ses pensées répondent en écho ceux d'une ville, d'un pays, voire d'une région entière. L'écrivain, qui a entamé la rédaction de ce récit il y a trois ans, évoque les évènements qui ont secoué la Tunisie, pays où il aimait se rendre lorsqu'il se sentait mal dans ville natale. Il écrit à ce propos : « Tunis est la caresse après la gifle. En Kabylie, les rapts continuent. A Tunis, je me suis fait kidnapper par la brise et ses odeurs, par Oum Kalthoum, c'est un si doux kidnapping ». Par ailleurs, l'écrivain affirme, à propos de l'écriture, avoir rencontré beaucoup de difficultés pour écrire ce livre. « J'ai décidé d'écrire pour dire quelque chose. Ce récit m'a pris trois ans, parce qu'il fallait faire un travail de longue haleine sur le style, la langue pour trouver la meilleure formule musicale », soutient l'écrivain qui estime que la publication de ce livre est en soi une réussite. Le livre parle de ce qu'on a ressenti, vécu ou ce qui nous a fait souffrir. « Alger me bouleverse, on a souffert, mais on est resté digne », affirme l'auteur. Et d'ajouter : « Je suis optimiste, parce que mon pays, qui se cherche encore, a une énergie incroyable qui lui permettra de prendre son essor. » Quand il parle de la capitale, il le fait avec sensibilité : « Cette ville m'assaille, elle monte, elle descend. Chaotique, elle m'épuise, ses pulsations désordonnées sont les miennes, miroir de mon incohérence, de mon chaos. Alger, ville éclatée. Alger, ville éclatante au soleil, empoissée dans la grisaille. Violente, on dit de cette ville violente, je pense être violent, comme ma ville ». Il est à souligner que le texte est accompagné de très belles photographies. Au sujet de ses projets littéraires, l'auteur se contentera de dire qu'il ne s'arrêtera pas. Samir Toumi est né en 1968 à Alger où il dirige une entreprise de conseil. « Alger, le cri » est son premier livre. Djamel O. « Alger, le cri », 165 pages, de Samir Toumi. Editions Barzakh. Prix public : 600 dinars.