Vous êtes journaliste et écrivain libre, penseur très engagé pour un réel changement en Mauritanie. Présentez-vous aux lecteurs... Je suis né en Mauritanie. Mes origines sont sahariennes. J'ai un penchant particulier pour la littérature. Je suis aussi journaliste de profession. Je me suis engagé dans le monde de la presse très tôt. J'ai d'ailleurs créé, en 1988, le premier journal indépendant en Mauritanie. Une expérience qui a échoué. J'ai écrit des nouvelles pendant plusieurs années et, en 2006, j'ai écrit mon premier roman « Et le ciel a oublié de pleuvoir ». J'installe tous mes personnages dans un lieu indéfini qui est le Sahara de mes ancêtres. Quel état dressez-vous de la littérature en Mauritanie ? En Mauritanie, on s'intéresse davantage à la poésie populaire, arabe notamment. Ce qui est moindre par rapport à la poésie francophone. Les difficultés rencontrées dans la littérature sont essentiellement liées aux difficultés du quotidien. Aujourd'hui, on s'intéresse de moins en moins au roman en Mauritanie. Je dois admette que c'est un créneau difficile. Quelles sont les solutions que vous préconisez pour combattre efficacement l'esclavage et la féodalité et d'où vient votre inspiration de révolte contre ces fléaux ? Pour moi, la seule vertèbre antidote demeure l'éducation, l'enseignement et l'ouverture vers le monde. C'est du moins la meilleure démarche pour mieux traverser les situations les plus difficiles. Êtes-vous militant, observateur ou sympathisant de la démocratie ? Foncièrement. Je crois aux droits de chacun. Je crois aussi aux cultures, stabilités nécessaires pour construire quelque chose de nouveau, je crois aussi à l'engagement de chacun. Comment avez-vous vécu les changements politiques en Mauritanie, notamment le putsch du général Mohamed Ould Abdel Aziz qui, dit-on pourtant, se battait pour l'instauration de la démocratie en Mauritanie ? Il faut savoir que nous avons connu des changements depuis déjà cinquante ans. Au fil des années, on s'habitue au changement. En tant qu'observateur, il est très clair que depuis ces cinq dernières années, il y a plus de liberté d'expression, d'ouverture du champ audiovisuel et un nouveau vent de liberté souffle sur le pays. Il est vrai que beaucoup reste à faire, mais je suis satisfait. Question subsidiaire. Comment voyez-vous le mouvement « touche pas à ma nationalité » ? C'est un mouvement marginal, animé par certains individus, qui veut accrocher l'opinion publique extérieure. Ce n'est pas un mouvement profond. Un mot sur le Sila... J'adore le Salon international du livre d'Alger. Je suis émerveillé par l'affluence quotidienne du public. C'est très encourageant pour l'avenir. Le Salon du livre innove avec la création de nouvelles plateformes professionnelles et consolide ses initiatives de l'année passée pour devenir le lieu de tous les acteurs de la chaîne du livre. Cette initiative offre des rencontres et des espaces enrichissants.