la bonne dynamique du démantèlement des armes chimiques syriennes, confiée aux bons soins des experts onusiens, a alimenté l'optimisme grandissant de la communauté internationale. Mais les conditionnalités restent : le préalable au départ de Bachar El Assad prôné par une opposition hétéroclite et le refus de Damas de négocier avec les groupes terroristes et ceux inféodés aux Etats étrangers. Si l'on devait se fier uniquement aux logiques antagoniques des principaux protagonistes, force est d'admettre que la quête du consensus relève de l'Arlésienne. Le casse-tête chinois de Brahimi s'invite à Genève pour forcer les digues de la mission de la dernière chance. Des consultations tous azimuts ont été menées, dans la matinée d'hier, par le médiateur international avec les parrains russe et américain de Genève, représentés par les vice-ministres des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov et Guennady Gatilov, et la secrétaire d'Etat adjoint américaine en charge des affaires politiques, Wendy Sherman. Cette rencontre a été, dans l'après-midi, élargie aux trois autres membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, France, Grande-Bretagne), aux représentants de l'ONU, de la Ligue arabe et de certains pays voisins (Irak, Jordanie, Liban et Turquie). Dans ce climat de dialogue, les incertitudes de Genève 2 persistent. Elles sont le fait de l'absence de l'Arabie saoudite, peu favorable aux négociations illimitées et sans calendrier précis, et de la marginalisation de l'Iran. « Tous ceux qui ont une influence sur la situation doivent absolument être invités à la conférence. Cela inclut tous les voisins de la Syrie, cela inclut presque tous les pays du Golfe persique, pas uniquement les pays arabes, mais aussi l'Iran », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse tenue, la veille, à Moscou. Il y a également le niet du régime syrien qui ne compte pas se rendre à la conférence « pour remettre le pouvoir, comme le souhaite Al-Fayçal (le chef de la diplomatie saoudienne, ndlr) et certains opposants à l'étranger », a renchéri le ministre, Omrane al-Zohbi. Une transition qui souffre d'un problème de légitimité et de représentativité de l'opposition en guerre pour le leadership, extrêmement divisée sur la participation. « Si elle ne participe pas, il n'y aura pas de conférence de Genève », a martelé Brahimi, alors que la Ligue arabe a exhorté toutes les factions de l'opposition à constituer une délégation sous la bannière de la coalition syrienne. Tâche ardue, s'il en faut, au regard de la menace de scission brandie par le Conseil national syrien (CNS), considéré comme le groupe le plus important de la coalition de l'opposition, et de liquidation physique, réservée aux « traitres » par les groupes islamistes. Si la question doit être tranchée au sommet d'Istanbul, prévu le 9 novembre, l'état des lieux général rend les horizons de Genève 2 lointains. « Pas avant décembre », révèle une source citée par l'agence russe Itar-Tass.