Le livre millénaire d'Ibn el Muqafaa, traduit dans une myriade de langues, « Kalila oua Dimna », possède désormais sa version en tamazight. Après la traduction des fables de La Fontaine, le poète Boualem Messoussi vient de présenter « Kalila oua Dimna » en tamazight. Des étudiants de différentes branches sollicitent cette œuvre, selon un exposant de Dar el ikhtilaf. L'œuvre déroule des situations singulières, voire fantasmatiques, dont l'enchâssement croque les furies comportementales des gouvernants et des potentats. Pour le poète Messoussi « Kalila oua Dimna » est une leçon de vie, un livre d'éducation morale et civique. Il convient de savoir que M. Messoussi n'a pas pu assurer la traduction littérale de l'œuvre. Cependant, il a fait l'effort de l'adapter à la réalité linguistique. « Cela n'a pas été facile car, souvent, je me suis retrouvé face à des situations inadaptées. Beaucoup de noms d'animaux, à titre illustratif, n'ont pas leur équivalent en Kabyle. Il a fallu les remplacer par des désignations analogues mais non conformes », souligne-t-il. Cette œuvre est une sorte de galerie de portraits et de personnages posant un regard personnel sur le monde. C'est dans une attente interminable que ces personnages aspirent à une vie meilleure, plus pure, lointaine et moins pénible.