Les autorités publiques sont mobilisées et rassurent. Les cas enregistrés récemment dans certaines wilayas, Ghardaïa, Batna, Oran, Mostaganem et Alger notamment, « ne représentent pas une épidémie mais plutôt un micro-foyer sporadique à caractère local, apparu à partir de cas importés », selon les déclarations faites, hier, par Smaïl Mesbah, directeur central de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale (Chaîne 3). Le professeur a précisé que ce phénomène n'est pas spécifique à l'Algérie. Il a assuré que tous les pays du monde sont confrontés à ce parasite. Il a rappelé que le paludisme touche 500 millions de personnes dans le monde et que l'Algérie, « pays foyer de paludisme dans les années 60 avec 100.000 cas autochtones par an, enregistre maintenant entre 300 et 400 cas importés par an », relevant, toutefois, « une augmentation durant les deux dernières années autour d'une moyenne de 600 cas importés par an suite aux mouvements des populations et aux évènements que connaît l'Afrique subsaharienne ». Pour les foyers développés récemment en Algérie, le professeur Mesbah a démenti leur existence. Il a précisé que « le foyer apparu à Ghardaïa a été tari » et qu'« aucun nouveau cas n'a été enregistré », ajoutant, en outre, que la dégradation environnementale comme l'insalubrité des villes et les eaux stagnantes constituent un facteur de prolifération du moustique anophèle et d'autres, d'où la nécessité d'une collaboration entre les secteurs de la santé, les collectivités locales, l'agriculture et l'environnement. Les responsables du ministère de la Santé ont émis l'hypothèse d'un micro-foyer de transmission à caractère local. Sur cette base, une équipe d'experts en infectiologie et épidémiologie s'est déplacée à Ghardaïa pour enquêter sur la situation. Bien avant, le ministère de la Santé a mis un dispositif de renforcement de lutte dans toutes les wilayas frontalières. « Ces dispositifs visent à mettre en alerte les services de la santé pour reconnaître la maladie, la dépister et la traiter. » Sur le cas des supporters, le Pr Mesbah a précisé qu'il n'y a pas de vaccin contre le paludisme, mais il y a un traitement préventif. Il n'y a rien à craindre des supporters burkinabés Y a-t-il un dispositif particulier mis en place à l'occasion du match retour pour que les supporters burkinabés ne ramènent pas d'autres cas de paludisme ? Le Pr Mesbah a indiqué que « l'importation d'un cas se fait à partir d'un cas malade. Il faut que ce cas malade soit dans un endroit où il y a un gîte larvaire de moustiques et que les conditions de température et d'humidité soient réunies ». Du moment que le match retour se joue dans l'après-midi, il n'y a rien à craindre car « les moustiques ne piquent que le soir », a-t-il précisé. Concernant les migrants subsahariens qui se trouvent en Algérie, il dira qu'ils « sont considérés comme des populations mobiles. Ils font l'objet de dépistage et de prise en charge. Les cas de paludisme enregistrés récemment dans certaines wilayas de l'Algérie ne représentent pas une épidémie, mais plutôt un micro-foyer sporadique à caractère local apparu à partir de cas importés ». La menace vis-à-vis de ces maladies émergentes, nouvelles ou qui reviennent, est considérée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une menace. Le Pr Mesbah a rappelé qu'à travers un décret présidentiel, signé en août 2013, « l'Algérie fait partie des pays qui considèrent au plus haut de l'Etat que la lutte contre ces menaces sanitaires urgentes et émergentes est une priorité nationale ». Il a souligné la nécessité de renforcer et d'adapter les mécanismes de prévention en vigueur contre cette maladie transmissible à partir du moustique anophèle (femelle). Abbas A. H. C'est quoi le paludisme ? Le paludisme est une maladie qui ne se transmet pas de l'homme à l'homme mais qui se transmet par un moustique. La transmission se fait uniquement par l'anophèle femelle capable de poster le parasite.