Les choses s'accélèrent en Syrie au lendemain de l'annonce de la participation de l'opposition établie à l'étranger à la conférence dite Genève 2. Plusieurs fois reportées, ces négociations devraient débuter le 12 décembre à Genève, selon le quotidien syrien El Watan, citant une source diplomatique à Paris, selon laquelle le secrétaire d'Etat américain John Kerry a informé son homologue français Laurent Fabius que le SG de l'ONU Ban Ki-moon annoncera, cette date, le 25 novembre prochain. L'information n'est, évidemment pas du tout fortuite. Elle intervient après un entretien téléphonique jeudi, à l'initiative de Moscou, entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue syrien, Bachar Al Assad. Les deux chefs d'Etat ont notamment évoqué, selon le Kremlin, la préparation de la conférence internationale, le démantèlement de l'arsenal chimique syrien et la situation humanitaire dans le pays. « L'espoir a été exprimé que les principaux groupes d'opposition feront montre d'une approche constructive et prendront part à la conférence », précise le communiqué de la présidence russe. Une délégation syrienne de haut niveau, composée de la conseillère du président syrien, Bouthaina Chaâbane, du vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad, et du responsable des Affaires européennes au ministère, Ahmad Arnous, doit s'entretenir « pour finaliser les détails de la conférence de paix qui doit se tenir à Genève » selon une source officielle à Damas. Un média libanais a de son côté indiqué que le président de la Coalition de l'opposition, Ahmad Al Djarba, serait aujourd'hui dans la capitale russe. Sous la pression de ses alliés occidentaux, l'opposition syrienne établie à l'étranger s'est dite prête à aller négocier avec les responsables syriens, mais demeure intransigeante sur le « départ du président syrien ». Le ministre syrien de l'Information Omrane Al Zoghbi, a rétorqué que « ceux qui rêvent qu'ils vont à Genève pour (qu'on) leur remette les clés de Damas sont des gens (...) qui ne comprennent rien à la politique et qui se font des illusions ». Sur le terrain, le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous a fait savoir que l'ONU pourrait dépêcher ses Casques bleus dans le pays mais « en cas de nécessité ». De son côté, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques s'était réunie, hier, à La Haye pour approuver un programme de destruction de l'arsenal syrien d'ici à la mi-2014. Le conseil exécutif de l'OIAC doit déterminer les différentes échéances pour la destruction de plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques.