Le marché des assurances, qui fait l'objet, aujourd'hui, d'une conférence de presse organisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), suscite un mécontentement de la part des consommateurs. Selon le président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), les assurances ne répondent pas encore aux besoins, ni en termes de services ni en termes de prix. « Les prix sont forts élevés et les compensations financières très réduites et prennent, de plus, beaucoup de temps. Les consommateurs se plaignent des longs délais de remboursement qui s'étalent sur plusieurs mois », dira Mustapha Zebdi, président de l'Apoc. « Les prix ne cessent d'augmenter. Sur quels critères ? Que justifie cette hausse ? », s'interroge l'Association. « Le Conseil national des assurances (CNA) nous a demandé de faire pression sur les commerçants pour assurer leurs produits. Mais quand nous l'avons sollicité pour nous aider à sensibiliser les consommateurs sur les accidents domestiques à l'occasion d'une journée d'étude à l'Algex, le 18 de ce mois, le CNA n'a pas répondu présent », dira-t-il. « Chose que nous déplorons, poursuit-il, car les assureurs sont censés avoir des relations très étroites avec les consommateurs. Une relation de confiance d'abord, puisque la mission des assureurs consiste en la protection des citoyens. Mais cette relation n'existe pas. Les rapports entre les deux parties sont purement commerciaux, se résumant à la simple relation de vendeur-acheteur. L'assureur devrait assumer également un rôle social, préventif, car il n'y a pas mieux que lui pour mesurer les risques. En outre, aucune étude n'est faite pour connaître les besoins réels des consommateurs en matière d'assurance », explique M. Zebdi. Autre grief retenu contre les compagnies d'assurances : un même produit d'assurance est proposé à des prix différents. « Les sociétés d'assurances sont plus un fardeau pour les citoyens qu'un soulagement », résume-t-il, en soulignant qu'elles font tout pour tenter de démarcher les citoyens mais sans une réelle contrepartie. Et pour gagner la confiance des consommateurs devenus sceptiques à l'égard des associations, l'Apoc a décidé de ne plus recevoir d'aide financière de la part de l'administration. Une décision que l'Association qualifie de difficile mais de « nécessaire » afin de conserver son indépendance et sa liberté d'action. « Ce qui nous permettra de poursuivre notre lutte pour la défense des consommateurs algériens tout en ayant la confiance de ces derniers. Nous invitons tout de même tout le monde à prêter main forte et assistance à l'Apoc pour qu'elle continue d'activer », souligne M. Zebdi.